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    Marie-Louise-Élisabeth Vigée-Lebrun
    (1755-1842)

     

    Fichier:Lebrun, Self-portrait.jpg

    1755-1773 (18 ans)
    Enfance et apprentissage

      

    Marie, Louise, Élisabeth Vigée est née le 16 Avril 1755, à Paris, rue de la Coquillère. Son père, Louis Vigée (1715-1767), était un peintre portraitiste, membre de l'Académie de St. Luc et sa mère, Jeanne Maissin, coiffeuse de profession.

    Elle est mise en nourrice à l'age de trois mois dans une ferme à Épernon, et à 5 ans devient pensionnaire au couvent de la Trinité, rue de Charonne dans le Fauboutg St. Antoine, où elle fait montre d'un talent précoce pour le dessin.

     

      

    En 1767 après sa première communion, elle retourne chez ses parents. Elle prend des leçons de dessin auprès de son père, leçons qui ne durent que quelques mois car son père meurt le 9 mai dans son appartement rue de Cléry.

      

      

      

      

    La même année sa mère se remarie avec Jacques François Le Sèvre (1724-1810), orfèvre et individu assez peu recommandable.

    La famille emménage dans un appartement

    rue de St. Honoré, en face du Palais Royal.

     

    Vigée-Lebrun_Marie_Antoinette_1783[1]

    Élisabeth prend des leçons de dessin et peinture avec Mme Blaise Bocquet puis avec un peintre médiocre, Gabriel Briard.

    Chaperonnée par sa mère, elle accède à des collection privées de tableaux de vieux maîtres, dont elle fait des copies.

      

     

    Louis Joseph Xavier François of France and Marie Thérèse Charlotte of France by Louise Élisabeth Vigée Le Brun, 1784 France, Musée National des Châteaux de Versailles et de Trianon
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    Louis Joseph Xavier François of France and Marie Thérèse Charlotte of France by Louise Élisabeth Vigée Le Brun, 1784 France, Musée National des Châteaux de Versailles et de Trianon

     

      

    Dès 1770 elle est peintre professionnel. En 1774, son atelier est saisi par les officiers du Châtelet, pour cause de pratique sans licence de son art. Elle postule immédiatement pour l'Académie de St. Luc, où elle est reçue officiellement le 25 octobre 1774.


    1774-1789 (19 ans à 34 ans)

    Jeune gloire sous le règne de Louis XVI

      

    En 1775, son beau-père prend sa retraite, et la famille s'installe dans un appartement de l'Hôtel de Lubert, où vit le peintre et marchand d'art Jean Baptiste Pierre Le Brun (1748-1813). Le Brun s'intéresse à la jeune et belle artiste, et lui permet de copier les tableaux de maîtres de sa collection. Elle présente en 1775 à l'Académie Française les portraits du Cardinal de Fleury et de Jean de La Bruyère, et cet évènement est largement commenté par la société parisienne. Le 11 Janvier 1776 Élisabeth épouse Jean Baptiste Pierre Le Brun.

      

      

    La première commande royale passée à Vigée-Lebrun est en 1776 une série de portraits du Comte de Provence, frère du roi et futur Louis XVIII . De 1778 à 1788, elle peindra une trentaine de tableaux ayant pour sujet la reine Marie-Antoinette, dont « L'Innocence trouvant refuge dans les bras de la justice », aujourdh'ui au musée d'Angers. Élisabeth devient l'amie et la confidente de la reine, qui a le même age qu'elle.

    Marie-Louise-Elisabeth Vigée-Lebrun (French artist, 1755-1842) Self Portrait 1789

     

     

    En 1781 Élisabeth Vigée-Lebrun vient à Louveciennes peindre la Comtesse du Barry, « en buste, en peignoir avec un chapeau de paille » ; elle peindra à nouveau la comtesse en 1782, 1787 et 1789.

      

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    Lebrun et son épouse achètent en 1778 l'Hôtel de Lubert, dont le salon devient l'un des endroits les plus à la mode du Paris pré-révolutionnaire. C'est là que se tint en 1788 le fameux « souper grec », un évènement mondain du règne de Louis XVI.

      

    Marie-Louise-Elisabeth Vigée-Lebrun (French artist, 1755-1842) Self Portrait with daughter 1786

     

     

     

      

    Sa fille Jeanne Louise Julie nait en 1780. Les portraits de Julie et d'Élisabeth avec sa fille Julie sont parmi les plus réussis et touchants des tableaux de Vigée-Lebrun. Julie demeurera fille unique, après un fausse couche d'Elisabeth en 1784.

     

     

     

     

     

    [Elisabeth-Louise+Vigée-Le+Brun,portrait+1786.jpg]

      

      

    En mai-juin 1781, Élisabeth accompagne son mari dans une tounée des Flandres et des Pays-Bas. Elle y approfondit sa connaissance des maîtres flamands (son « autoportrait au chapeau de paille » est un hommage direct à Rubens).
     

      

    Marie-Louise-Elisabeth Vigée-Lebrun (French artist, 1755-1842) Genevieve-Sophie le Coulteux du Molay 1788

      

      

    Vigée-Lebrun est admise à l'Académie Royale de Peinture et de Sculpture en 1783, grâce à une intervention de la reine Marie-Antoinette. Elle y présente « La Paix ramenant l'Abondance », aujourd'hui au musée du Louvre.

    Elle exposera régulièrement au Salon de l'Académie.

     

     

     

     

      

      

    Dès 1783 et jusqu'à la Révolution, Élisabeth Vigée-Lebrun est la cible

    d'attaques calomnieuses : elle serait la maîtresse du Ministre des

    Finances Calonne, dont elle réalise le portrait en 1785,

    du Comte de Vaudreuil, et du peintre François Guillaume Ménageot,

    dont on dit qu'il serait le véritable auteur des tableaux de Vigée-Lebrun.

      

      

      

    Attributed to Marie-Louise-Elisabeth Vigée-Lebrun (French artist, 1755-1842)

    + Her Pupil; Marie Victoire Lemoine (1754–1820)

      

    En 1789 est publiée une fausse correspondance entre Calonne,

    maintenant exilé, et la peintre.

      

    L'Hotel Lebrun est l'objet d'attaques de la part de bandes de maraudeurs.

     

     

      

    Louise Élisabeth Vigée Le Brun (French artist, 1755-1842) The Marquise de Pezay and the Marquise de Rougé with Her Sons Alexis and Adrien 1787 

     

     

     

    Élisabeth se réfugie chez son ami l'architecte Brongniart aux Invalides, puis chez la famille Rivière, Chaussée d'Antin.

      

    En Octobre 1789, après l'invasion de Versailles par les foules révolutionnaires, elle part pour l'Italie en diligence publique, accompagnée de sa fille et d'une gouvernante.

      

    Son intention était de revenir à Paris dès l'ordre rétabli,

    mais son exil durera en fait douze ans.

     

      

    1790-1801 (35 ans à 46 ans)
    Exil doré pendant la révolution et la terreur

      

    Après de cours séjours en chemin à Lyon, Turin, Parme et Florence, elle s'installe à Rome fin Novembre 1789 à l'Académie de France.

      

    Elle connait de grands succès lors de ses expositions et devient membre en1790 de l'Académie de San Luca.

      

    Elle effectuera à partir de Rome plusieurs voyages à Naples. Elle réalise son autoportrait pour la Galerie des Offices à Florence.

      

      Marie-Louise-Elisabeth Vigée-Lebrun (French artist, 1755-1842) Self Portrait 1790

      

      

    En 1791, elle est autorisée en dépit de ses opinions politiques à exposer au Salon de Paris et en 1792 elle part de Rome vers le Nord, espérant pouvoir revenir à Paris, faisant de courtes haltes à Spoleto, Foligno, Florence, Sienne, Parme, Mantoue, Venise, Verone, Turin, où la rejoint Auguste Louis Jean Baptiste-Riviere, qui demeurera son compagnon d'exil . À Paris son nom est ajouté à la liste des émigrés et elle perd ses droits de citoyenneté.

     

     

     

    Marie-Louise-Elisabeth Vigée-Lebrun (French artist, 1755-1842) Marquise de Aguessenau wearing a robe a la turque 1789  

      

    En 1793, Le Brun publie une longue plaidoirie en faveur de son épouse et fait appel pour sa réintégration. Son appel est rejeté et Le Brun sera même incarcéré plusieurs mois. Louis XVI et Marie-Antoinette sont guillotinés en 1793. En 1794 Le Brun, pour se protéger, demande le divorce, qui est prononcé.

    En 1792 à Milan l'ambassadeur d'Autriche la persuade d'aller à Vienne, où elle restera deux ans, peignant essentiellement des portaits de nobles autrichiens et polonais, avant de partir pour St Petersbourg, via Prague, Dresde et Berlin. À St Petersbourg, où elle restera six ans, fêtée et recommandée par la famille impériale, elle amassera une fortune considérable.

      

      

    Marie-Louise-Elisabeth Vigée-Lebrun (French artist, 1755-1842) Elizabeth Alexeievna 1795

      

    En 1798, elle envoie de St Petersbourg deux tableaux pour le Salon de Paris. En 1799 à une session du Directoire, une délégation de huit artistes présentent une pétition signée par 255 artistes, écrivains et savants, et en Juin 1800 son nom est rayé de la liste des émigrés.

      

      

      

    En 1800 sa fille Julie épouse, contre la volonté de sa mère, Gaetan Bernard Nigris, Secrétaire des Théâtres Impériaux de St Petersburg, et dépitée, Élisabeth part pour Moscou.

      

      

      

      

    Elle retourna brièvement à St Petersbourg au printemps 1801, avant de prendre le chemin du retour définitif à Paris, via Berlin où elle restera six mois sous la protection des Hohenzolern.

      

      

      

     Fichier:Madame Elisabeth - Elisabeth Vigée Le Brun.jpg

      

    1802-1808 (47 ans à 53 ans)
    Retour en France Napoléonienne et séjour à Londres

      

    Élisabeth Vigée-Lebrun arrive à Paris en Janvier 1801 et s'installe à l'hôtel Le Brun, malgré son divorce. Elle louera plus tard une maison à Meudon où elle termine des tableaux commencés en Russie et en Allemagne. Au Salon, elle expose son premier portrait de Stanislas II , roi de Pologne et en décembre 1801 elle demande à Le Brun le remboursement de sa dot. Pendant un certain nombre d'années, elle utilisera son nom de jeune fille.

      

    En 1803, après la signature du traité de paix d'Amiens, Élisabeth s'installe à Londres. Elle prend un appartement à Leicester Square, puis une maison au 61 Baker Street. Elle peint des portraits du Prince de Galles, du jeune Lord Byron et de Mrs. William Chinnery.

      

      

      

    En 1804, Julie Nigris revient à Paris avec son mari, qui la quittera bientôt pour rentrer à St. Petersbourg. À Londres Élisabeth déménage dans une maison de ville à Portman Square, puis dans Maddox Street. Le médiocre peintre anglais John Hoppner publie un volume de poésies dont la préface est une charge contre Vigée-Lebrun et son art du portrait.

     

      

      

      

    Élisabeth Vigée-Lebrun retourne à Paris en 1805, après un voyage en Hollande et Belgique ; elle s'installe à nouveau à l'hôtel Le Brun. Les relations avec sa fille Julie restent tendues.
     

      

    En 1807, Élisabeth Vigée-Lebrun exécutera un portrait de Caroline Murat, la sœur de Napoléon : ce sera la seule commande de la part du gouvernement impérial. Elle règle de nombreuses dettes de son mari et accepte en échange des hypothèques sur les propriétés de celui-ci. Elle lui achètera en 1807 l'hôtel de Lubert. Elle effectue aussi en 1807 un séjour en Suisse à Coppet avec Mme de Staël et est est faite membre honoraire de la Société pour l'Avancement des Beaux-Arts de Genève.

     

     

      

    1809-1842 (54 ans à 87 ans)
    Vieillesse sous l'Empire puis la restauration

      

    Élisabeth Vigée-Lebrun rentre définitivement en France en 1809 et s'installe l'été à Louveciennes, au Château des Sources (aujourd'hui résidence Dauphine).

    "Séduite par cette vue si étendue que l'oeil peut y suivre pendant longtemps le cours de la Seine, par ces magnifiques bois de Marly, par ces vergers si délicieux, si bien cultivés qu'on se croit dans la terre promise ; enfin, par tout ce qui fait de Louveciennes l'un des plus charmants environs de Paris". Elle y vécut 33 ans, entourée de nombreux amis, après avoir eu la douleur de perdre sa fille unique Julie en 1819. En son souvenir, elle offrit à l'Eglise de Louveciennes le portrait de Julie, représentée en Sainte Geneviève, tableau qui est maintenant exposé au Musée-Promenade de Marly-Louveciennes.

    En 1834-35, elle écrit ses mémoires avec l'aide de ses nièces

    Caroline Rivière and Eugénie Le Franc.

    Elle mourra en 1842 dans son appartement parisien de l'hôtel Le Coq , rue St Lazare, affaiblie depuis un an par une attaque cérébrale.
     

      

    Élisabeth Vigée-Lebrun laisse 660 portraits et 200 tableaux de paysages.

    Selon son désir, sa tombe au cimetière de Louveciennes porte cette épitaphe

     

    "Ici, enfin, je repose ..."

     
      
      
      
      

     

     

    Autoportrait - 1790

    En 1789, Vigée-Lebrun fuit la France pour sauver sa tête. Elle s'arrêta d'abord à Florence, où elle fut accueillie comme un chef d'État.

    On lui demanda à Florence de peindre son propre portrait pour la célèbre collection d'autoportraits de la Galerie des Offices. Vigée-Lebrun a commencé son autoportrait à Florence, mais l'a terminé à Rome. Nombreux sont ceux qui pense qu'elle a peint là son meilleur visage, lumineux, souriant, juvénile et heureux.

    Le sujet de la peinture est Marie-Antoinette.

     

    Fin_de_texte

     

      

      

     

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    Datei:Vigée-Lebrun, Marie Louise Elisabeth - Self-Portrait in a Turban with Her Child - 1786.PNG 

     

    Madame Molée-Reymond oeuvre de Elisabeth-Louise Vigée-Le Brun née le 16 avril 1755 à Paris morte à Paris le

      

    30 mars 1842.   

    Portrait de Madame Molée-Reymond Comédienne réalisé en 1786

     

    Louise-Élisabeth Vigée, épouse Lebrun, dite Madame Vigée-Lebrun, née le 16 avril 1755 à Paris,[1] et morte dans la même ville le 30 mars 1842, était une peintre française, généralement considérée comme une grande portraitiste de son temps à l'égal de Quentin de La Tour ou Jean-Baptiste Greuze.

     

    Enfance

    Son père, Louis Vigée, était pastelliste et membre de l’Académie de Saint-Luc. Sa mère, Jeanne Maissin, était coiffeuse et d’origine paysanne. Son frère, Étienne Vigée, fut un auteur dramatique à succès.

     

    Baptisée à l’Église Saint-Eustache de Paris, l’enfant est aussitôt confiée à des paysans des environs d’Épernon. Elle ne reviendra à Paris que six ans plus tard pour entrer comme pensionnaire à l’école du couvent de la Trinité, rue de Charonne dans le faubourg Saint-Antoine. Dès cet âge, la jeune Louise-Élisabeth dessine partout, sur ses cahiers, sur les murs de son école.

    Vers l’âge de sept ou huit ans, Louis Vigée s’extasie devant un dessin de sa fille et prophétise qu’elle sera peintre. À onze ans, la jeune fille quitte le couvent et vient vivre aux côtés de ses parents. Inconsolable, à la mort de son père le 9 mai 1767, elle décide de s'adonner à ses passions, la peinture, le dessin et le pastel.

     

     

    Formation

    Le premier professeur d’Élisabeth sera son père Louis Vigée. Mais très vite, alors qu’elle a tout juste 12 ans, il meurt accidentellement. Après ce décès, dont elle mettra longtemps à se remettre, c’est un autre peintre, Gabriel-François Doyen, meilleur ami de la famille et célèbre en son temps, qui l’encouragera à persévérer dans le pastel et dans l’huile, conseil qu’elle suivra.

     

     

     

    C’est certainement conseillée par Doyen, qui connaissait bien Gabriel Briard, pour avoir eu le même maître, qu’Élisabeth se rend en 1769, à l’âge de 14 ans, chez ce dernier.

     

    Briard est membre de l’Académie royale de peinture, et donne volontiers des leçons, même s’il n’est pas encore professeur.

     

    C’est un peintre médiocre, il a surtout la réputation d’être un bon dessinateur et possède en plus un atelier au Louvre. Elisabeth fait de rapides progrès et déjà, on commence à parler d’elle.

     

     

      

      

    C’est au Louvre qu’elle fit la connaissance de Joseph Vernet, artiste célèbre dans toute l’Europe, c’est un des peintres les plus courus de Paris, ses conseils font autorités dans le milieu ; il ne manquera pas de lui en prodiguer « J’ai constamment suivi ses avis ; car je n’ai jamais eu de maître proprement dit » écrira-t-elle, quoi qu’il en soit, il consacrera de son temps à la formation de Mlle Vigée.

     

     

     Imachen:The bather, by Vigée-Lebrun, 1792.jpg

      

      

    Et comme Joseph Vernet ainsi que Jean-Baptiste Greuze, qui s’intéresse aussi à elle, le lui ont conseillé, elle ira admirer les chefs-d’œuvre du Luxembourg ; de plus la renommée de ces peintres lui ouvrira toutes les portes des collections privées des grands seigneurs, ou des princes à Paris. Elisabeth pourra ainsi étudier à loisir les grands maîtres, copier des têtes de Rembrandt, Van Dick ou Greuze, étudier les semi-tons, ainsi que les dégradations sur les parties saillantes d’une tête, elle écrira : « On pourrait exactement me comparer à l’abeille tant j’y récoltais de connaissances... »

     

    Toute sa vie ce besoin d’apprendre ne la quittera pas, car elle a compris qu’un don se travaille. Déjà on lui commande des portraits et elle commence à gagner sa vie.

     

    En 1768, sa mère se remarie avec un joaillier fortuné, Jacques-François Le Sèvre.

    Une carrière fulgurante Louise Elisabeth Vigée Le Brun, Autoportrait (1790)

     

     

    En 1770, le dauphin Louis-Auguste, petit-fils du roi Louis XV, épouse la fille de l'empereur, Marie-Antoinette d'Autriche à Versailles.

     MUSIQUE

    À la même époque, la famille Le Sèvre-Vigée s’installe rue Saint-Honoré, face au Palais-Royal. Louise-Élisabeth s’établit comme peintre professionnelle et les commandes affluent.

     

    Elle a quinze ans. Deux dames richissimes la prendront alors sous leur protection : Mme de Verdun, épouse d’un fermier général mais surtout une princesse du sang, Louise Adélaïde de Bourbon-Penthièvre, épouse du duc de Chartreset qui n'a que deux ans de plus qu'elle.

     

     

      

    Elle refuse fréquemment les commandes de portraits que lui font les galants pour la rencontrer. Issue de la petite bourgeoisie, elle trouve sa place au milieu des grands du royaume dont les premiers, le roi et ses frères et soeurs, la reine et les principaux membres de la famille royale sont de sa génération. En 1775 elle offre à l’Académie Royale deux portraits.

     

    En récompense, elle est admise aux séances publiques de l’Académie.

     

    Le 7 août 1775, Louise-Élisabeth Vigée épouse Jean-Baptiste-Pierre Le Brun, lointain neveu du peintre Lebrun qui travailla pour Louis XIV.

      

     

    S'il sera un mauvais époux, joueur invétéré, coureur de jupons insatiable et peintre à ses heures, qui exploitera la célébrité de son épouse, il sera également un marchand de tableaux très talentueux qui fera beaucoup pour la carrière de sa talentueuse épouse.

     

    Le 12 février 1780, Élisabeth Vigée-Lebrun donne naissance à sa fille Jeanne-Julie-Louise. Elle continue à peindre pendant les premières contractions et, dit-on, lâche à peine ses pinceaux pendant l’accouchement.[réf. nécessaire]

     

     

    MODE

      

      

    Le succès d’Élisabeth ne se dément pas. Ses portraits de femmes à la fois ressemblants et flatteurs lui attire la sympathie de la reine, sa contemporaine exacte, qui fait d’elle son peintre favori.

     

    Ce sera la protection de Marie-Antoinette, traduite par un ordre de Louis XVI qui lui permet d’être reçue à l’Académie royale de peinture et de sculpture le 31 mai 1783 en même temps que sa concurrente Adélaïde Labille-Guiard et contre la volonté de Pierre, premier peintre du roi.

      

    Élisabeth présentera une peinture (alors qu’on ne lui en demandait pas), la Paix ramenant l’abondance (tableau aujourd’hui au Louvre), pour être admise en qualité de peintre d’histoire.

     

     

    MODE

     

     

     

     

    Cette belle composition, réalisée trois ans plus tôt, aurait implicitement dû lui donner le titre convoité de peintre d’histoire, mais elle sera reçue sans qu’aucune catégorie ne soit précisée.

     

    Un tel succès a des contreparties : on médit, on présente l’artiste comme une débauchée, suspectée d’être de toutes les orgies, d’être une dépensière qui se chaufferait en brûlant des billets et des lambris dorés, d’être l’amante de tout Paris.[réf. nécessaire]

     

    Parmi ses portraits de femmes, on peut citer notamment celui de Catherine Noël Worlee (la future princesse de Talleyrand) qu’elle réalisa en 1783 et qui fut exposé au Salon de peinture de Paris de cette même année 1783.


     

     

    L’exil :

    À l’été 1789, Élisabeth Vigée-Lebrun se trouve à Louveciennes chez la comtesse du Barry, la dernière maîtresse de Louis XV dont elle a commencé le portrait, lorsque les deux femmes entendent le canon tonner dans Paris. L’ancienne favorite se serait écriée : « Du temps du roi Louis XV, les choses ne se seraient pas passées ainsi ! »

     

     

     

    Dans la nuit du 5 au 6 octobre 1789, alors que la famille royale est ramenée de force à Paris, Élisabeth quitte la capitale avec sa fille et cent louis, laissant derrière elle son époux qui l'encourage à partir, ses peintures et sa fortune. Elle dira plus tard de la fin de l’Ancien Régime : « Les femmes régnaient alors, la Révolution les a détrônées. »

     

    L’artiste part en exil à Rome, Vienne, Londres, Saint-Pétersbourg, où elle fera un séjour de plusieurs années favorisée par des commandes de la haute société. Elle est invitée par les grandes Cours d’Europe, peignant sans cesse. Elle se refuse à lire les nouvelles, car elle y apprend que tous ses amis meurent guillotinés.

     

    Au musée Jeanne d'Aboville de La Fère, dans l'Aisne, on peut admirer le beau portrait de Madame Adélaïde, fille de Louis XV, exécutée par Marie-Louise-Elisabeth Vigée-Lebrun en 1791, alors qu'elle séjournait à Rome, où se trouvaient également les dames de France.

     

     

    En 1800, sa fille épouse (contre le gré de sa mère) un dénommé Gaëtan Bertrand Nigris. Ce fut pour elle un déchirement. Déçue par son mari, elle avait fondé tout son univers affectif sur ce seul enfant. Les deux femmes ne se réconcilieront jamais totalement.

     

    En 1800 également, elle est rayée de la liste des émigrés et peut rentrer à Paris, chose qu’elle ne fera que deux ans plus tard.

     

    Le retour :

    En 1805 elle peint Caroline Murat, une des sœurs de Napoléon, et cela se passe mal : « J’ai peint de véritables princesses qui ne m’ont jamais tourmentée et ne m’ont pas fait attendre. » dira le peintre quinquagénaire de cette jeune reine parvenue.

     

    En 1809, Élisabeth Vigée-Lebrun a 54 ans. Elle vit entre Paris, où elle tient salon, et Louveciennes où elle a une maison de campagne voisine du château de la feue comtesse du Barry (guillotinée en 1793) dont elle avait peint trois portraits avant la Révolution. Son mari meurt en 1813, sa fille en 1819 et son frère Étienne Vigée en 1820.

     

    Madame Vigée-Lebrun publie ses Souvenirs vers 1835. Ils connaîtront un grand succès et restent un document très intéressant sur les bouleversements de cette époque qu’elle a vécus de si près.

     

    Elle a connu les personnages marquants de son époque, tous les artistes de renom et toutes les Cours.

     

    Elle s’éteint à Paris à son domicile de la rue Saint-Lazare le 30 mars 1842 et est enterrée au cimetière de Louveciennes[2], avec pour épitaphe

      

    « Ici, enfin, je repose ... ».

     

    MODE

    Madame Molée-Reymond oeuvre de Elisabeth-Louise Vigée-Le Brun née le 16 avril 1755 à Paris morte

    à Paris le 30 mars 1842.

    Portrait de Madame Molée-Reymond Comédienne réalisé en 1786.

     

    Sources : Wikipedia.

     


    Ma première découverte de la magie de l'art d'Elizabeth Vigée Le Brun, portraitiste française, remonte à 1990, au musée Kimbell Art, de Fort Worth, au Texas. Je parcourais les diverses galeries lorsque je me suis trouvé devant cet autoportrait de Madame Vigée Le Brun exécuté en 1781 à l'âge de 26 ans.
    Voilà le genre d'oeuvre inhabituel qui crée une impression inoubliable dans votre esprit. On lisait directement la pensée d'une artiste qui avait vécu 200 années auparavant.
     

    Depuis ma première confrontation avec Madame Vigée Le Brun, j'ai réuni le plus possible d'informations sur sa vie exceptionnelle.

     

    Les sources de renseignements sont restreints mais ses tableaux figurent dans plusieurs des plus importants musées du monde ainsi que dans d'autres.

     Portrait of Elisaveta Alexandrovna Demidova, nee Stroganova - Louise Elisabeth Vigee Le Brun

    Son autobiographie n'est pas seulement agréable à lire mais elle aborde les personnages et les aspects de la vie en Europe et en Russie de la fin du 18ème et du début du 19ème siècle.

    Elizabeth Vigée Le Brun a connu et exécuté les portraits de la plupart des personnalités essentielles d'Europe et de Russie des années 1770 à 1835. 

    Dès le tout début de la révolution, Elizabeth Vigée Le Brun, qui était royaliste, a fui la France. Elle a vécu en exil 12 ans en parcourant l'Europe, tout en accroissant sa réputation et sa fortune. Durant son périple, elle devint membre des Académies de Florence, Rome, Bologne et Saint-Pétersbourg. Elizabeth Vigée Le Brun devint la portraitiste la plus recherchée de son temps. Elle a réalisé quelque 900 tableaux dont 700 portraits y compris plusieurs autoportraits, 30 portraits de son amie Marie Antoinette et 50 portraits exécutés durant son séjour de six années en Russie.

     

    La lecture du récit de ses pérégrinations suggère sa grande intelligence, son talent, sa nature plaisante de femme exceptionnelle dont émanait l'amour qu'elle ressentait pour la vie et les personnages qu'elle a peints. Elle a suscité l'admiration de tous ceux qui ont croisé son talent.

     

    Sa vie se prèterait à un film excellent.

     

    J'ai toujours apprécié cette histoire qui révèle tout le pouvoir d'un portrait. Les tableaux de Madame Vigée Le Brun sont captivants; son art est unique. Cette artiste a maîtrisé les moyens permettant de concrétiser un plein accord entre le portrait et le sujet. Les attitudes et ornements sont variés et en harmonie parfaite avec les personnes représentées.

     

    Chaque tableau peut être rattaché aux étapes de ses voyages pendant et après la Révolution et aux passages ou anecdotes rapportés dans son autobiographie concernant ses relations amicales avec les personnes dont elle a réalisé les portraits. avec les gens dont elle a réalisé le prortrait Cette page web a l'ambition de diffuser la magie de l'oeuvre de Madame Vigée Le Brun.

    Le site comprend maintenant plus de 450 de ses tableaux et leur histoire. 

    Des versions provisoires en noir et blanc sont affichées pour des tableaux dont nous recherchons des originaux en couleur. Les galeries de tableaux sont présentées sous diverses formes. Ce site comprend aussi les textes et les peintures provenant d'une biographie écrite en 1922 et une liste de livres disponibles sur Madame Vigée Le Brun.

     

    J'ai aussi ajouté un guide des musées mis à jour, sur ses tableaux aux E.U. et dans le monde. Cette page d'accueil comprend aussi une liste chronologique mise à jour de ses peintures agrémentée de liens actifs vers les oeuvres. La liste de Vigée Le Brun a été complétée et annotée pour produire cette version. Les suggestions d'addition ou de soustraction à cette liste sont les bienvenues.

     

    En complément, ce site présente aussi une série de galeries spéciales qui présentent des autoportraits, portraits de sa fille, portraits de la reine Marie-Antoinette et portraits d'Elizabeth Vigée Lebrun par d'autres artistes.

     

    Nous remercions les nombreuses personnes qui nous ont procuré des images des tableaux et des renseignements sur les musées. Cette page d'accueil est devenue le fruit d'un effort collectif total avec des contributions majeures provenant du monde entier. Notre gratitude s'adresse en particulier à Lucia Cardellini, Francis et Martha Kelly, Charles Stein et Mercè Alabern pour leur collaboration.

     

    Une nouvelle biographie sur Madame Vigée Le Brun "The Sweetness of Life" (La Douceur de Vivre) par Angelina Goodden, vient d'être publiée en Angleterre. Pour des informations sur cette biographie consultez à la section livres de ce site. Je viens de découvrir que cet excellent ouvrage est disponible sur internet aux sites Book Place UK et British Books-American Prices.

     

    Si vous disposez de renseignements supplémentaires concernant Madame Vigée Lebrun, des images, anecdotes sur ses tableaux que vous aimeriez voir figurer sur ce site, ou l'emplacement de nouveaux tableaux, prenez contact avec moi à l'adresse électronique que voici. En particulier, nous recherchons des images couleurs en remplacement des images en noir et blanc de ce site.

     

    L'art d'Elizabeth Vigée Lebrun est maintenant à votre portée.

     

    Kevin J. Kelly
    kjkelly@batguano.com
    Tucson, Arizona

     

     

     

     

     

    information :

    G. Haroche-Bouzinac, Louise Elisabeth Vigée Le Brun. Histoire d'un regard

    Parution livre

    Information publiée le dimanche 13 novembre 2011 par Camille Esmein (source :

    Geneviève Haroche-Bouzinac)


    Référence bibliographique : Geneviève Haroche-Bouzinac, Louise Elisabeth Vigée Le Brun. Histoire d'un regard, Flammarion, collection "Grandes biographies", 2011. EAN13 : 9782081221338.


    Geneviève Haroche-Bouzinac, Louise Elisabeth Vigée Le Brun. Histoire d'un regard.

    Flammarion, Grandes biographies, 2011.

     

     

    "Entre deux siècles comme au confluent de deux fleuves" : ces mots de Chateaubriand semblent avoir été écrits pour elle. Née sous le règne de Louis XV, Louise Elisabeth Vigée Le Brun est témoin des prémices de la Révolution, connaît l'Empire et la Restauration, avant de s'éteindre sous la monarchie de Juillet, dans sa quatre-vingt-septième année. Une longévité exceptionnelle qui accompagne une destinée hors du commun. Artiste précoce et talentueuse, elle pénètre, malgré les obstacles, dans le cercle prestigieux de l'Académie royale de peinture ; ses cachets sont parmi les plus élevés de son temps.

     

    Les troubles de la Révolution font d'elle une voyageuse : de l'Italie à la Russie en passant par l'Autriche, dans une Europe dont le français est la langue, elle conquiert à la force du poignet une clientèle princière. Mais les succès ne compensent pas les peines privées : sa fille chérie, Julie, s'oppose à elle, son frère la déçoit, son époux endetté réclame son aide.

     

    La postérité a retenu l'image du peintre gracieux de Marie-Antoinette ; on sait moins qu'au XIXe siècle, mue par un esprit de curiosité infinie, Mme Vigée Le Brun ouvrit grand son salon à la jeune génération romantique. Exploitant archives, lettres et carnets inédits qui éclairent la vie privée et publique de l'artiste, accordant toute sa place à son oeuvre peint, cette biographie retrace le destin de l'un des plus grands peintres de son époque.

     

     


    Document joint : http://www.fabula.org/actualites/documents/47724.pdf
      
      
      
      
     
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    Enfance

    Son père, Louis Vigée, était pastelliste et membre de l’Académie de Saint-Luc. Sa mère, Jeanne Maissin, était coiffeuse et d’origine paysanne. Son frère, Étienne Vigée, fut un auteur dramatique à succès.

    Baptisée à l’Église Saint-Eustache de Paris, l’enfant est aussitôt confiée à des paysans des environs d’Épernon.

    Elle ne reviendra à Paris que six ans plus tard pour entrer comme pensionnaire à l’école du couvent de la Trinité, rue de Charonne dans le faubourg Saint-Antoine. Dès cet âge, la jeune Louise-Élisabeth dessine partout, sur ses cahiers, sur les murs de son école. Vers l’âge de sept ou huit ans,

    Louis Vigée s’extasie devant un dessin de sa fille et prophétise qu’elle sera peintre. À onze ans, la jeune fille quitte le couvent et vient vivre aux côtés de ses parents. Inconsolable, à la mort de son père le 9 mai 1767,

    elle décide de s'adonner à ses passions, la peinture, le dessin et le pastel.

     

    File:Croyprincess.jpg

    Antoinette-Elisabeth-Marie d'Aguesseau, comtesse de Ségur

     

     

    Formation

    Le premier professeur d’Élisabeth sera son père Louis Vigée. Mais très vite, alors qu’elle a tout juste 12 ans, il meurt accidentellement.

    Après ce décès, dont elle mettra longtemps à se remettre, c’est un autre peintre, Gabriel-François Doyen, meilleur ami de la famille et célèbre en son temps, qui l’encouragera à persévérer dans le pastel et dans l’huile, conseil qu’elle suivra.

    C’est certainement conseillée par Doyen, qui connaissait bien Gabriel Briard, pour avoir eu le même maître, qu’Élisabeth se rend en 1769, à l’âge de 14 ans, chez ce dernier. Briard est membre de l’Académie royale de peinture, et donne volontiers des leçons, même s’il n’est pas encore professeur. C’est un peintre médiocre, il a surtout la réputation d’être un bon dessinateur et possède en plus un atelier au Louvre.

    Elisabeth fait de rapides progrès et déjà, on commence à parler d’elle.

     

    File:Lebr011.jpg

     

    Etienne Vigée, Frère de l'artiste

     

    C’est au Louvre qu’elle fit la connaissance de Joseph Vernet, artiste célèbre dans toute l’Europe, c’est un des peintres les plus courus de Paris, ses conseils font autorités dans le milieu ; il ne manquera pas de lui en prodiguer « J’ai constamment suivi ses avis ; car je n’ai jamais eu de maître proprement dit » écrira-t-elle, quoi qu’il en soit, il consacrera de son temps à la formation de Mlle Vigée.

    Et comme Joseph Vernet ainsi que Jean-Baptiste Greuze, qui s’intéresse aussi à elle, le lui ont conseillé, elle ira admirer les chefs-d’œuvre du Luxembourg ; de plus la renommée de ces peintres lui ouvrira toutes les portes des collections privées des grands seigneurs, ou des princes à Paris.

     

     

     

    Elisabeth pourra ainsi étudier à loisir les grands maîtres, copier des têtes de Rembrandt, Van Dick ou Greuze, étudier les semi-tons, ainsi que les dégradations sur les parties saillantes d’une tête, elle écrira : « On pourrait exactement me comparer à l’abeille tant j’y récoltais de connaissances... »

    Toute sa vie ce besoin d’apprendre ne la quittera pas, car elle a compris qu’un don se travaille. Déjà on lui commande des portraits et elle commence à gagner sa vie.

    En 1768, sa mère se remarie avec un joaillier fortuné, Jacques-François Le Sèvre.

     

     

     

    Une carrière fulgurante

    Louise Elisabeth Vigée Le Brun, Autoportrait (1790)

    En 1770, le dauphin Louis-Auguste, petit-fils du roi Louis XV, épouse la fille de l'empereur, Marie-Antoinette d'Autriche à Versailles.

    À la même époque, la famille Le Sèvre-Vigée s’installe rue Saint-Honoré, face au Palais-Royal. Louise-Élisabeth s’établit comme peintre professionnelle et les commandes affluent.

    Elle a quinze ans. Deux dames richissimes la prendront alors sous leur protection : Mme de Verdun, épouse d’un fermier général mais surtout une princesse du sang, Louise Adélaïde de Bourbon-Penthièvre, épouse du duc de Chartres.

     

     

    Autoportrait, Louise Elisabeth et sa fille

     

    Elle refuse fréquemment les commandes de portraits que lui font les galants pour la rencontrer. Issue de la petite bourgeoisie, elle trouve sa place au milieu des grands du royaume. En 1775 elle offre à l’Académie Royale deux portraits. En récompense, elle est admise aux séances publiques de l’Académie.

    Le 7 août 1775, Louise-Élisabeth Vigée épouse Jean-Baptiste-Pierre Le Brun, lointain neveu du peintre Lebrun qui travailla pour Louis XIV.

    S'il sera un mauvais époux, joueur invétéré, coureur de jupons insatiable et peintre à ses heures, qui exploitera la célébrité de son épouse, il sera également un marchand de tableaux très talentueux qui fera beaucoup pour la carrière de sa talentueuse épouse.

     

    Marquise de Jaucourt

     

    Le 12 février 1780, Élisabeth Vigée-Lebrun donne naissance à sa fille Jeanne-Julie-Louise. Elle continue à peindre pendant les premières contractions et, dit-on, lâche à peine ses pinceaux pendant l’accouchement.

    Le succès d’Élisabeth ne se dément pas.

    Ses portraits de femmes à la fois ressemblants et flatteurs lui attire la sympathie de la reine, sa contemporaine exacte, qui fait d’elle son peintre favori.

     

     

     

    Marie Antoinette

     

    Ce sera la protection de Marie-Antoinette, traduite par un ordre de Louis XVI qui lui permet d’être reçue à l’Académie royale de peinture et de sculpture le 31 mai 1783 en même temps que sa concurrente Adélaïde Labille-Guiard et contre la volonté de Pierre, premier peintre du roi. Élisabeth présentera une peinture (alors qu’on ne lui en demandait pas),

     

     

     

    La Reine Marie Antoinette et ses enfants

    la Paix ramenant l’abondance (tableau aujourd’hui au Louvre), pour être admise en qualité de peintre d’histoire.

     

     

     

     

    Cette belle composition, réalisée trois ans plus tôt, aurait implicitement dû lui donner le titre convoité de peintre d’histoire, mais elle sera reçue sans qu’aucune catégorie ne soit précisée.

     

    Comte de Vaudreuil

     

     

    Un tel succès a des contreparties :

    on médit, on présente l’artiste comme une débauchée, suspectée d’être de toutes les orgies, d’être une dépensière qui se chaufferait en brûlant des billets et des lambris dorés, d’être l’amante de tout Paris.

    Parmi ses portraits de femmes, on peut citer notamment celui de Catherine Noël Worlee (la future princesse de Talleyrand) qu’elle réalisa en 1783 et qui fut exposé au Salon de peinture de Paris de cette même année 1783.

     

      File:Du Barry.jpg

    Madame la comtesse du BARRY

     

    L’exil :

    À l’été 1789, Élisabeth Vigée-Lebrun se trouve chez la comtesse du Barry, l'ultime maîtresse de Louis XV dont elle a commencé le portrait, lorsque les deux femmes entendent le canon tonner dans Paris. L’ancienne favorite se serait écriée : « Du temps du roi Louis XV, les choses ne se seraient pas passées ainsi ! »

    Dans la nuit du 5 au 6 octobre 1789, alors que la famille royale est ramenée de force à Paris, Élisabeth quitte la capitale avec sa fille et cent louis, laissant derrière elle son époux qui l'encourage à partir, ses peintures et sa fortune. Elle dira plus tard de la fin de l’Ancien Régime : « Les femmes régnaient alors, la Révolution les a détrônées. »

     

     

    L’artiste part en exil à Rome, Vienne, Londres, Saint-Pétersbourg, où elle fera un séjour de plusieurs années favorisée par des commandes de la haute société. Elle est invitée par les grandes Cours d’Europe, peignant sans cesse. Elle se refuse à lire les nouvelles, car elle y apprend que tous ses amis meurent guillotinés.

    En 1800, sa fille épouse (contre le gré de sa mère) un dénommé Gaëtan Bertrand Nigris. Ce fut pour elle un déchirement. Déçue par son mari, elle avait fondé tout son univers affectif sur ce seul enfant. Les deux femmes ne se réconcilieront jamais totalement.En 1800 également, elle est rayée de la liste des émigrés et peut rentrer à Paris, chose qu’elle ne fera que deux ans plus tard.

     

     

    Le retour

    En 1805 elle peint Caroline Murat, une des sœurs de Napoléon, et cela se passe mal : « J’ai peint de véritables princesses qui ne m’ont jamais tourmentée et ne m’ont pas fait attendre. »

     

    En 1809, Élisabeth Vigée-Lebrun a 54 ans.

    Elle vit entre Paris, où elle tient salon, et Louveciennes où elle a une maison de campagne voisine du château de la feue comtesse du Barry (guillotinée en 1793) dont elle avait peint trois portraits avant la Révolution. Son mari meurt en 1813, sa fille en 1819 et son frère Étienne Vigée en 1820.

    Madame Vigée-Lebrun publie ses Souvenirs vers 1835. Ils connaîtront un grand succès et restent un document très intéressant sur les bouleversements de cette époque qu’elle a vécus de si près. Elle a connu les personnages marquants de son époque, tous les artistes de renom et toutes les Cours.

    Elle s’éteint à Paris à son domicile de la rue Saint-Lazare le 30 mars 1842 et est enterrée au cimetière de Louveciennes, avec pour épitaphe

     

     

    « Ici, enfin, je repose ... ».

      

      

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    Autoportraits

     

    Vigée-Lebrun. Autoportrait au Chapeau de Paille, 1782 Vigée-Lebrun. Autoportrait,1790

     

     

    Biographie

     

    Née en 1755 à Paris, Elisabeth Vigée est la fille de Louis Vigée, pastelliste et de Jeanne Maissin, coiffeuse. Encouragée par son père, elle montre très jeune une inclination et un talent hors du commun pour le dessin et la peinture. Son père ne lui donnera que quelques leçons puisqu’il meurt en 1767. Mais à 12 ans, Elisabeth a déjà décidé de devenir peintre et elle suivra les leçons des peintres Gabriel Briard (1725-1777) et Joseph Vernet (1714-1789) et recevra les conseils de Jean-Baptiste Greuze (1725-1805). Avec sa mère, elle visite des collections privées et fait des copies de tableaux de Rembrandt, Rubens et Van Dyck. Elle s’exerce à l’art du portrait et dès 1770, à l’âge de 15 ans, elle devient peintre professionnelle. Ce sera l’occasion pour elle de rencontrer des clients venant de l’aristocratie et d’obtenir des protections, en particulier de la part de Louise Adélaïde de Bourbon-Penthièvre, épouse du duc de Chartres. Mais la liberté du commerce et de l’industrie n’existe pas encore puisqu’elle sera instituée par la loi Le Chapelier en 1791. La réglementation est stricte et l’atelier de la jeune artiste fait l’objet d’une saisie en 1774 par les officiers du Châtelet. Motif : elle pratique son art sans licence. Elle postule alors pour l’Académie de Saint-Luc (école privée de peinture et de dessin distribuant également des prix) où son père avait été professeur, et y est admise le 25 octobre 1774.

    A partir de 1775, elle fréquente le peintre et marchand d’art Jean-Baptiste Pierre Le Brun (1748-1813) qui lui permet de copier des tableaux de maîtres de sa collection. Cette même année, elle offre à l’Académie Royale un portrait du Cardinal de Fleury (1653-1743) et un portrait de Jean de La Bruyère (1645-1696) ; en récompense elle est admise aux séances publiques de l’Académie. Elle épouse Jean-Baptiste Le Brun en 1776. Elle commence alors à travailler pour la famille royale avec une série de portraits du comte de Provence, frère du roi et futur Louis XVIII. Puis viendront la reine Marie-Antoinette et la comtesse du Barry, dernière favorite de Louis XV. La reine se plaît à poser pour Elisabeth et l’admet dans ses petits appartements. L’artiste devient presque une confidente. En 1780, elle donne naissance à sa fille Julie. Protégée par Marie-Antoinette, elle est admise à l’Académie Royale de peinture et sculpture en 1783. Elle n’a que 28 ans.

    En juillet 1789, c’est à Louveciennes, chez la comtesse du Barry dont elle faisait le portrait, qu’Elisabeth Vigée-Lebrun entend la canonnade sur Paris. Ayant toujours manifesté une grande ferveur royaliste, elle devra s’exiler en octobre 1789. Elle parcourt alors les capitales européennes (Rome, Vienne, Londres puis Saint-Pétersbourg) et devient la portraitiste de la haute aristocratie. Elle ne rentrera à Paris qu’en 1800 lorsqu’elle sera rayée de la liste des immigrés.

    Elle poursuit sa carrière de peintre malgré l’adversité : son mari meurt en 1813, sa fille en 1819 et son frère Etienne Vigée en 1820. En 1835, Elisabeth Vigée-Lebrun publie ses Souvenirs qui connaîtront un grand succès. "On a dit avec raison qu'il faut avoir lu ces souvenirs pour avoir l'idée de l’amabilité personnelle de madame Lebrun ; ils sont piquants, sans médisance ; ils contiennent en outre des notes précieuses pour les amis des arts. Chaque volume se termine par la liste des portraits et des tableaux exécutés par l'auteur dans les différentes époques de sa vie. Il en résulte que son œuvre offre six cents soixante-deux portraits, quinze tableaux et près de deux cents paysages, pris tant en Suisse qu'en Angleterre." (Delandine, Dictionnaire historique, critique et bibliographique, contenant les vies des hommes illustres, célèbres ou fameux de tous les pays et de tous les siècles, tome 16, 1822. p. 505.)

    Pour consulter les Souvenirs d’Elisabeth Vigée-Lebrun :

    http://users.skynet.be/fa826656/pat/rev/vigeelebrun.htm

    Elisabeth Vigée-Lebrun meurt le 30 mars 1842 à Paris à l’âge de 87 ans.

     

    Œuvre

     

    Élisabeth Vigée-Lebrun laisse 660 portraits et 200 paysages. Son immense succès, comme celui de Quentin de la Tour, est certainement dû à l’image flatteuse qu’elle savait donner, au physique comme au moral, des grands personnages de l’ancien régime. Elle sera qualifiée d’ « amie de la reine » par les historiens du 19ème siècle et elle précise elle-même dans ses Souvenirs qu’elle utilisait son art avec habileté : « Je tâchais, autant qu’il m’était possible, de donner aux femmes que je peignais l’attitude et l’expression de leur physionomie ; celles qui n’avaient pas de physionomie, on en voit, je les peignais rêveuses et nonchalamment appuyées. » Les conseils reçus de Greuze dans sa jeunesse imprègnent la manière d’Elisabeth Vigée-Lebrun.

    Vigée-Lebrun. Etienne Vigée, 1773

    Etienne Vigée (1773). Louis Jean-Baptiste Étienne Vigée (1758-1820) est le frère d’Elisabeth et deviendra auteur dramatique et homme de lettres.

    Vigée-Lebrun. Mme Le Sèvre

    Mme Le Sèvre. Madame Le Sèvre, coiffeuse à Paris, née Jeanne Maissin (1728-1800), est la mère d’Elisabeth Vigée-Lebrun.

    Vigée-Lebrun. Duchesse de Polignac, 1782

    Duchesse de Polignac (1782). Yolande Martine Gabrielle de Polastron (1749-1793), comtesse puis duchesse de Polignac, marquise de Mancini, est l’amie et confidente de la reine Marie-Antoinette. En 1782, elle obtient la charge de gouvernante des enfants royaux. (Wikipédia)

    Vigée-Lebrun. Mme du Barry, 1781

    Madame du Barry (1781). Jeanne Bécu, comtesse du Barry (1743-1793), fut la dernière favorite de Louis XV, roi de France. Elle fut guillotinée sous la Convention.

    Vigée-Lebrun. Mme Grand, 1783

    Madame Grand (1783). Catherine Grand (1761-1835) fut la maîtresse puis, à partir de 1802, l’épouse de Talleyrand.

    Vigée-Lebrun. Marie-Antoinette, 1783

    Marie-Antoinette (1783). Maria Antonia de Habsbourg, plus connue sous le nom de Marie-Antoinette d’Autriche (1755-1793), était archiduchesse d’Autriche et princesse impériale. Elle épouse le dauphin de France (futur Louis XVI) en 1770 et devient reine de France à la mort de Louis XV en 1774. La jeune fille de 15 ans qui épouse le dauphin doit s’adapter à un milieu radicalement différent de celui qu’elle a connu à Vienne et elle ne trouvera pas de réconfort auprès de son jeune époux. Elle se réfugiera dans une certaine frivolité.

    Vigée-Lebrun. Charles Alexandre de Calonne, 1784

    Charles Alexandre de Calonne (1784). Juriste et financier, Calonne (1734-1802) eut une brillante carrière de parlementaire (les Parlements étaient des juridictions) puis devint Contrôleur Général des Finances (équivalent du Ministre des Finances) de 1783 à 1787. Opposé à la politique de Necker qui souhaite rationaliser l’administration et réduire les dépenses inutiles, il est plutôt un adepte de « la relance », dirions-nous aujourd’hui. Mais il est un temps pour chaque chose : à la fin des années 80, il n’y avait plus rien à relancer…

    Vigée-Lebrun. Duchesse de Caderousse, 1784

    Duchesse de Caderousse (1784). Marie-Gabrielle de Sinéty (1760-1832), duchesse de Caderousse, est la fille du marquis André de Sinéty et de Marie-Anne de Ravenel. Mariée en 1779 avec André Joseph Hippolyte de Gramont, duc de Caderousse (1761-1817), elle en aura quatre enfants. La famille de Gramont est de très ancienne noblesse.

    Vigée-Lebrun. Marie-Antoinette et ses enfants, 1787

    Marie-Antoinette et ses enfants (1787). Personnes représentées : Marie-Antoinette, et de gauche à droite : Marie-Thérèse (1778-1851), Louis-Charles (1785-1795) et Louis-Joseph (1781-1789)

    Vigée-Lebrun. Hubert Robert, 1788

    Hubert Robert (1788). Hubert Robert (1733-1808) est un peintre qui s’illustra particulièrement dans les paysages. Il connut un grand succès et devint membre de l’Académie Royale.

    Vigée-Lebrun. Pauline de Beaumont, 1788

    Pauline de Beaumont (1788). Pauline de Montmorin (1768-1803), comtesse de Beaumont, est surtout connue pour avoir été la maîtresse de François-René de Chateaubriand et pour avoir tenu un salon littéraire où les plus brillants intellectuels de Paris se retrouvaient pendant le Consulat. Malade, elle rejoindra Chateaubriand, en poste diplomatique à Rome, et y mourra.

    Vigée-Lebrun. Prince Heinrich Lubomirski en Génie de la renommée, 1789

    Prince Heinrich Lubomirski en génie de la renommée (1789). Heinrich Lubomirski (1777-1850) appartient à un grande famille de l’aristocratie polonaise.

    Vigée-Lebrun. Lady Hamilton en Bacchante, 1790-91

    Lady Hamilton en Bacchante (1790-91). Amy Lyon (1765 1815), connue sous le pseudonyme de Lady Emma Hamilton, fut la maîtresse de Lord Horatio Nelson et le modèle du peintre George Romney. Elle changera plus tard son nom en Emma Hart. (Wikipédia). Le tableau a été peint à Naples pendant l’exil d’Elisabeth Vigée-Lebrun. Dans la mythologie antique, les Bacchantes étaient les femmes qui célébraient les mystères de Dionysos (dieu grec) ou Bacchus (dieu romain). Leur fête s’appelait les Bacchanales. Le mot a pris aujourd’hui la signification de fête orgiaque.

    Vigée-Lebrun. La Comtesse Skavronskaia, 1796

    Comtesse Skavronskaia (1796). Tableau peint à Saint Pétersbourg pour la comtesse Catherine Vassilievna Skavronskaia (1761-1829), dame d’honneur de l’impératrice Catherine II de Russie.

    Vigée-Lebrun. Stanislas Auguste Poniatowski, Roi de Pologne, 1797

    Stanislas Auguste Poniatowski, roi de Pologne (1797). Stanislas II Augustus (1732-1798), fut le dernier roi indépendant de la République des Deux Nations qui regroupait la Pologne et la Lituanie. (Wikipédia)

    Vigée-Lebrun. Louise, Reine de Prusse, 1801

    Louise, reine de Prusse (1801). Louise de Mecklembourg-Strelitz (1776-1810), fut reine de Prusse et épouse de Frédéric-Guillaume III de Prusse. Connue sous le nom de la Reine Louise et d’une très grande beauté, elle devint extrêmement populaire, en particulier pendant la guerre contre les Français. (Wikipédia)

    Vigée-Lebrun. Giuseppina Grassini dans le rôle de Zaïre, 1804-05

    Giuseppina Grassini (1804-05). Giuseppina Grassini (1773-1850) est une chanteuse d’opéra italienne. Bonaparte, Premier Consul, la rencontra à la Scala de Milan. Elle devint sa maîtresse et s’installa à Paris. En 1806, Napoléon la nomme Première cantatrice de sa Majesté l’Empereur. (Wikipédia)

    Vigée-Lebrun. Mme de Staël en Corinne au cap Misène, 1809

    Mmede Staël en Corinne au cap Misène (1809). Anne-Louise Germaine Necker (1766-1817) est connue sous le nom de son mari, le baron de Staël-Holstein (1749-1802), ambassadeur de Suède. Elle est la fille de Jacques Necker (1732-1804), richissime banquier suisse et ministre de Louis XVI. Ecrivain, essayiste, elle fait figure de femme libre et engagée politiquement. Son œuvre littéraire est cependant mineure. Son œuvre la plus connue est Corinne ou l’Italie.

    Vigée-Lebrun. Princesse Narychkine

    Princesse Narychkine. La princesse Narychkine (1793-1867) appartient à la famille Narychkine, illustre famille russe, alliée à la maison régnante. Le tsar Alexis Ier avait épousé en 1671 la princesse Nathalie Narychkine, jeune fille d’une ancienne famille de boyards et d’une grande beauté, qui devint mère de Pierre le Grand. (Wikipédia)

      

      

      

     

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    Dans ses autoportraits, elle se présente jeune, belle, au teint lumineux mettant en valeur ses traits fins. Ses grands yeux sont souriants, énergiques, curieux et ironiques.

    C’est une femme tendre et séduisante, mais c’est une femme peintre fière de son métier qui sourit à la vie.

    Elle est une mère heureuse qui se parfait dans l’imagerie de la maternité.

    Élisabeth nait à Paris.

    Son père Louis Vigée (mort en 1767) est portraitiste et enseigne la peinture.

    Sa mère, coiffeuse, a une boutique qui connait l’affluence. Elle reçoit son éducation de jeune fille au couvent et dévoile très tôt ses dons pour le dessin.

    Elle dessine partout.

    Son père l’encourage.

    Elle quitte l’ennuyeux couvent à 11 ans pour suivre les cours d’un peintre collègue de son père qui lui permettent vite de réaliser des œuvres. Le soir, le père invite ses amis peintres et gens de lettres pour des diners plaisants auxquels assiste avec passion la jeune artiste.

    Elle baigne dans un milieu bourgeois rêvant d’aristocratie.

    La mort de son père alors qu’elle a 12 ans brise son enfance.

     

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    Hyacinthe Gabrielle Roland , Madame Roland

     

    Il ne laisse aucune fortune. Forte de son talent, elle s’engage dans la voie de la peinture.

     

    À ce moment, l’accès aux ateliers du Louvre (qui n’est pas encore un musée) reste ouvert aux femmes (il est fermé 20 ans plus tard par Louis XVI) et elle s’y rend fréquemment pour copier les peintres, ce qui fait partie de l’enseignement normal de tout élève.

     

    Portrait of Joseph Vernet  - Louise Elisabeth Vigee Le Brun

     

    Portrait de Joseph VERNET

     

     

    Claude Joseph Vernet (1714-1789) se prend d’amitié pour elle quand il découvre son don et fait tout pour l’encourager.

     

     

    Ne recevant pas une éducation académique, les femmes n’ont pas accès aux ateliers avec des modèles vivants (il est indécent de peindre un homme nu !), elle échappe au maniérisme de l’époque, tant décrié par Diderot.

    À 15 ans, elle commence à gagner de l’argent grâce à ses portraits. Elle arrive à saisir la vérité des gens avec une telle force que sa voie est tracée. Elle prend conscience de l’importance du travail, pour lequel elle est une acharnée, et de la valeur de l’argent gagné. Avoir du talent ne suffit pas, il lui faut devenir une femme d’affaires.

     

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    Contesse de la Châtre

     

    Un tableau a d’abord une valeur financière.

    Elle rajeunit et embellit ses modèles pour être sûre de mieux vendre ses tableaux. Elle va au-devant de sa clientèle dont elle connait les goûts et les désirs auxquels elle se plie avec complaisance.

    Elle conquiert les bonnes grâces des riches et des puissants dont le monde l’envoute. Elle rêve de faire sa place auprès d’eux et seule la peinture peut lui permettre cet exploit. Cette ambition, ce besoin d’être reconnue et admise parmi les aristocrates lui fait du tort, elle ne cherche pas à faire autre chose que ce que l’on attend d’elle.

    Au lieu d’explorer de nouvelles voies, elle reste enserrée dans une forme qu’elle maîtrise, mais qu’elle ne dépasse jamais.

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    Comtesse Catherine Vassillievna Skavronskaia, dame d’honneur de l’Impératrice Catherine II, musée du Louvre

      

    Les années 70 et 80, de l’avènement de Louis XVI à la Révolution, sont des années d’émancipation pour les femmes de l’aristocratie et de la bourgeoisie. Elles affirment leur indépendance sociale et veulent vivre seules sans être tributaires d’un mari ou d’un frère. Elles prennent leur destin en main.

    Elles sortent par elles-mêmes et vont partout. Beaucoup se passionnent pour les arts et il y a nombre de femmes peintres de talents à cette époque.

     

    Mademoiselle SOPHIE

    Parce qu’une femme ne peut représenter le corps d’un homme quand il est nu, la peinture d’histoire, alors à la mode, lui est interdite. Elle se spécialise avec bonheur dans le portrait. Si les interdits restent forts, au moins la femme peut-elle songer à une carrière d’artiste. D’amateur, elle acquiert le statut de professionnel.

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    Mme Rousseau et sa fille

      

    Les hommes découvrent les femmes ailleurs que dans un boudoir.

    L’autoportrait féminin devient un genre prisé.

    Avant de recevoir des commandes, on commence par se peindre soi-même.

    Coup de chance, la duchesse de Chartres, Louise Marie Adélaïde de Bourbon (1753-1821), la future duchesse d’Orléans en 1785, la mère de Louis-Philippe, s’intéresse à son travail. Elle saisit sa chance à bras le corps.

    Elle fait son portrait. La duchesse n’est pas une belle femme. Élisabeth, à la fois, en saisit l’authenticité et gomme les défauts, sa peinture plait.

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    Antoinette-Elisabeth Marie d’Aguesseau, comtesse de Ségur, Châteaux de Versailles et Trianon

     

    Elle entre dans ses bonnes grâces et la duchesse devient sa protectrice. De nombreuses aristocrates veulent leur portrait de sa main.

    Elle a 15 ans, elle est jolie, elle attire les hommes. « Plusieurs amateurs de ma figure me faisaient peindre la leur, dans l’espoir de parvenir à me plaire. » À la moindre incartade, elle rembarre celui qui ose douter de sa vertu.

    La beauté est un passeport pour la haute société.

     

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    Louise Marie Adeaide de Bourbon-Penthiève, duchesse d’Orléans, Château de Versailles et Trianon

     

    Pourtant, elle n’entre pas dans le jeu de la galanterie quitte à paraître prude. Elle use de son charme, mais son atout, c’est son talent de peintre, elle n’en démord pas. Elle est intelligente.

    Louis XVI accède au trône à la mort de Louis XV en 1774. Élisabeth a19 ans, elle est une femme peintre reconnue. Le 25 octobre, elle est admise maître peintre à l’Académie de Saint-Luc. La route est encore longue avant d’assouvir ses ambitions. Elle épouse Jean-Baptiste Le Brun, un riche commerçant d’art, le 11 janvier 1776.

    L’homme a deux vices, les prostituées et le jeu, qui vont causer la perte de sa fortune et de celle de sa femme jusqu’à qu’elle obtienne la séparation de biens (le divorce est prononcé en juin 1794). Sinon, il fait tout ce qu’il peut pour la soutenir dans son art et il reste son plus fidèle appui et admirateur. Peu après, elle se rend à Versailles pour faire le portrait de Louis Stanislas Xavier (1755-1824), le futur Louis XVIII.

     

    Marie Antoinette en 1783

    En 1778, elle travaille sur un portrait de la reine Marie-Antoinette (1755-1793), destiné à son frère, l’empereur Joseph II (1741-1790, régnant depuis 1765). Elle réalise une œuvre pleine de majesté qui séduit. Elle a compris que ce qui prime n’est pas tant la ressemblance que le côté solennel et royal baigné de bienveillance.

    Cette façon de peindre est une nouveauté pour l’époque.

    Elle fait de la reine une beauté séduisante et heureuse. Elle la rend humaine.

    En six sans, elle réalise 30 portraits de la reine. Cette reine n’est pas belle, mais elle a de la noblesse. Le peintre fait tout ce qu’elle peut pour supprimer les faiblesses. Elle y parvient puisque tout le monde reconnaît la reine.

    Marie Antoinette and her Children - Louise Elisabeth Vigee Le Brun

     

    Grâce à ses doigts de fée, Élisabeth la transforme en beauté, ce qui ne peut que ravir la reine.

    Elle réussit à entrer dans son intimité et devient une peintre acclamée. Le 12 février 1780, elle a une fille, Jeanne Julie Louise, qu’elle idolâtre jusqu’à l’étouffement. C’est devenu la mode depuis les discours de Rousseau.

     

    Madame Vigée Lebrun et sa fille Julie

    Voir le mythe de la maternité.

    Sur recommandation du roi (sur insistance de la reine), elle entre à l’Académie royale de peinture (ouverte aux femmes) qui organise, depuis 1745, tous les deux ans une exposition dans le salon carré du Louvre, d’où le nom de Salon, le 31 mai 1783.

     

    C’est la consécration. Sa rivale, Adélaïde Labille-Guiard (1749-1803), fille de bourgeois parisiens, le père est mercier, y est reçue la même année sans recommandation royale.

    Les deux femmes ont un destin similaire. Adoptant une façon de voir plus réaliste, elle devient la peintre des tantes du roi, alors qu’Élisabeth, qui a le don de tout embellir, est le peintre de la reine.

    Adélaïde Labille-Guiard dans son atelier

     

    Élisabeth est une mondaine appréciant être reçue dans les salons de l’aristocratie et aimant recevoir. C’est une stratégie, pour vendre, il faut parader. Connaître les autres artistes, entrer dans leur jeu de relations, être artiste, à cette époque, c’est vivre en société.

    On est loin de l’image de l’artiste solitaire tirant le diable par la queue. L’artiste est un être social qui se met en représentation en offrant ce qu’on attend de lui.

    En cette fin de régime, l’art est un jeu et une comédie que l’on partage dans le bonheur de vivre d’une société raffinée. Les peintres se passionnent pour la musique et leur œuvre en est emprunte. Ils raffolent des bons mots et de la littérature.

    La peinture se trouve au centre d’une activité artistique florissante qui se veut enjouée des couleurs chatoyantes d’une société qui est en train de disparaître. Plus un monde sombre dans la trivialité de ses impuissances, plus il a besoin des parures de raffinements.

     

    Madame de POLIGNAC

     

    Si madame Vigée-Lebrun se plaint dans ses souvenirs d’un monde machiste et misogyne, non seulement elle passe au travers, mais elle devient une égérie indispensable. Les intrigues de cour sont nombreuses, elles font et défont une gloire. Élisabeth montre les gens comme ils veulent être. Elle reçoit le salaire qu’elle mérite.

    On l’accuse de frivolité, mais aussi de vénalité. Dans ce monde cruel, il faut continuer de sourire en affichant son bonheur si l’on veut durer. L’époque est difficile, l’art offre la simplicité, l’artiste démêle les nœuds de la vie.

    Vigée-Lebrun est un grand peintre, ses œuvres sont un subtil mélange de l’âme de la personne représentée et de la sienne.

     

    Madame CHALGRIN

     

    Elle condescend à plaire à ses clients, mais elle le fait avec génie, imprimant à chaque fois une touche qui n’appartient qu’à elle. Elle met en valeur la femme dans sa beauté, physique et morale. L’homme est moins valorisé dans son œuvre.

    Son Autoportrait avec sa fille, peint en 1786, est le premier portrait connu d’une femme peintre avec son enfant, sa fille. D’autres suivront. Elle produit cette œuvre magistrale pour elle-même, aucune commande, comme une provocation. Ce que l’on reproche le plus à la femme, sa maternité envahissante, devient ici un sujet de peinture. Contre toute attente, son travail remporte un succès unanime.

     

    Peut-être pour la première fois, elle montre la tendresse maternelle devenant ainsi un modèle du genre. Deux êtres fusionnant dans un monde où la distinction a tant de valeur, où l’important n’est pas tant l’amour que la succession.

     

    Baronne de CRUSSOL

    Ce qu’ignore Élisabeth est qu’en 1804, le code civil napoléonien va transformer la maternité en propagande ouvrant ainsi un siècle où la femme est relayé au rang de pondeuse et de couveuse. Le tableau s’inscrit dans une modernité à venir.

    La représentation est un pouvoir. Peindre un personnage, c’est en faire un être de pouvoir. Ses tableaux qui connaissent du succès, elle les répète à satiété pour ses clients.

     

     

    Le portrait en pied de la reine Marie-Antoinette avec ses enfants, terminé en 1787, est fait sur le modèle de la Sainte Famille de Raphaël.

     

    La famille royale est d’ordre divin.

    La reine est majestueuse dans sa robe rouge, mais elle ne porte pas de collier.

     

    Impopulaire, elle est présentée dans le rôle d’une mère entourée d’enfants épanouis. Aucun luxe tapageur, seule la dignité compte. Le tableau est beau, mais froid.

     

    Un bon portraitiste flatte subtilement son modèle, ce à quoi excelle Élisabeth. Cette brillante femme peintre réalise le rêve de la beauté et de l’harmonie.

    Élisabeth révèle une femme fière de sa féminité. Elle aime la simplicité et le naturel. Elle sait que c’est le meilleur moyen de valoriser la femme au lieu de la camoufler derrière du maquillage et une perruque envahissante, même si c’est la mode de l’époque.

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    The vicomtesse de Vaudreuil, Getty museum

     

    Elle cherche à montrer la femme dans sa splendeur, mais également libre, indépendante et forte, comme elle l’est elle-même.

    L’intimité entre Marie-Antoinette et Élisabeth montre que les deux femmes partagent la même ambition malgré le poids des conventions de l’époque.

     

    La reine joue le jeu d’une femme telle que l’imagine sa portraitiste, ce qui prouve combien elle n’est pas cette fille futile et stupide que la Révolution va en faire. Dans un registre plus réaliste, Labille-Guiard a une démarche similaire.

    Elle gagne beaucoup d’argent. En 1789, elle fait partie des privilégiés.

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    Madame Du Barry

    Son intimité avec la reine en fait un personnage encore plus odieux aux yeux des révolutionnaires. Elle a peur. Elle souffre d’anorexie dépressive. Elle ne peint plus. Elle décide de quitter la France. L’Italie la fascine pour découvrir ces toiles qu’elle admire. Déguisée en ouvrière, accompagnée de sa fille et de sa gouvernante, elle se rend à Turin.

     

    Elle traverse l’Italie pour visiter chaque lieu où elle rassasie son regard d’art. Pour subvenir à ses besoins, elle continue de peindre.

     

    À Rome, elle rencontre Angelica Kauffmann (1741-1807), la peintre la plus connue d’Europe.

    Elle ne cache pas son admiration pour cette femme cultivée autant douée pour les arts que pour les langues.

     

    Angelica se veut la digne continuatrice de Rosalba Giovanna Carriera (1675-1757), la première femme à se faire un nom prestigieux dans la peinture grâce à ses portraits au pastel. Elle est un modèle pour toutes celles qui veulent se faire reconnaître.

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    Autoportrait en 1783

    En cette fin de XVIIIè siècle, la femme est appréciée dans les arts. Élisabeth rêve d’égaler ces célébrités.

    Elle est présente au Salon de 1791 grâce à des portraits qu’elle fait envoyer à Paris. Il ne s’agit désormais plus d’un Salon royal, il est ouvert à tous et de nombreuses toiles affluent. Sa rivale madame Labille-Guiard, qui s’est ralliée aux idées nouvelles et peint les personnalités politiques du moment, connait son heure de gloire.

     

    Les choix d’Élisabeth l’ont reléguée à un rôle secondaire.

    En 1793, Élisabeth est à Vienne. Tout en travaillant de façon acharnée, elle reste une mondaine aimant la fréquentation des aristocrates. Les Russes et les Polonais qu’elle rencontre s’expriment en un français parfait. En avril 1795, elle part pour la Russie et arrive à Saint-Pétersbourg en juillet. Elle y devient une peintre célèbre.

     

    Elle rêve de revenir en France, mais son statut d’émigré l’en empêche. Grâce à l’intercession de ses amis peintres, elle est rayée de la liste le 5 juin 1800. En 1802, elle est enfin à Paris.

    Les relations entre hommes et femmes sont devenues formelles. La complicité entre les deux sexes a disparu. Lors d’un bal, elle constate que les hommes et les femmes sont chacun de leur côté. Les hommes s’habillent en noir, ne se poudrent plus, ne portent plus de perruques, ils se sont virilisés. En ce temps consulaire, l’homme devient un militaire.

    Bonaparte est un général qui remporte des victoires, l’homme a repris sa place de fauve prédateur. Cette femme qui était sur le point d’éclore est laissée pour compte avec le code napoléonien. Élisabeth le comprend : « Les femmes régnaient sous l’Ancien Régime, la Révolution les a détrônées. »

    L’aristocratie a ses héros, mais il existe une fatalité dans cet héroïsme puisqu’il appartient au sang noble. On ne devient pas, on nait héros.

    Princesse Skavronskaia 1796

     

    La Révolution affirme un brave en chacun. Tout le monde peut devenir héros. Cet héroïsme potentiel place l’homme en première ligne.

    Si la peintre continue d’être célébrée, elle n’obtient plus les mêmes commandes. Elle a toujours été insatisfaite de sa peinture. Elle a raison, elle reste dans la logique de ce qu’on lui demande, elle ne dépasse pas son talent pour explorer de nouvelles terres.

     

    En 1803, elle part pour Londres où elle séjourne durant trois ans. Elle travaille à de nombreux portraits pour des commandes bien payées. Son talent est désormais derrière elle.

    Élisabeth apprécie difficilement la France impériale. Son séjour à Londres la rend suspecte de vouloir collaborer avec l’ennemi. Elle réalise un portrait de la sœur de l’empereur, Caroline Murat. Les deux femmes ne s’apprécient pas.

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    Isabella Teotochi Marini 1792,

    Élisabeth s’en tient à un portrait officiel. Elle ne cache pas son hostilité au nouveau Régime.

    Le Code civil de 1804 réduisant la femme à une propriété de l’homme, elle perd les privilèges que l’Ancien Régime lui avait accordés.

    En 1814, elle se félicite du retour des Bourbons. Il lui semble que sa vie d’autrefois, sa jeunesse, va revenir. Elle connait les émigrés qui reviennent au pouvoir. Si elle reste égale à elle-même, on ne peut pas en dire autant des aristocrates décatis.

    Lettre de Madame Vigée Lebrun

    À 60 ans, elle continue d’être séduisante. Le premier tome de ses souvenirs paraît en 1835. Le troisième et dernier sort en 1837. Peu versée en écriture, ce sont ses proches qui l’aident à rédiger. Elle veut laisser une image favorable à la postérité.

    [Marie-Antoinette,+par+Mme+Vigée-Lebrun+en+1783..jpg]

    Marie Antoinette, dite à la Rose

     

    Comblée dans son enfance, sa fille Julie (1780-1819) est, en réalité, une jeune fille seule délaissée par sa mère. En 1800, elle épouse un gentilhomme italien, monsieur de Nigris. Madame Vigée-Lebrun lui reproche ses accointances avec le régime napoléonien. Quand son père meurt en 1813, Julie hérite de ses dettes immenses, dont celles à sa mère.

    Elisaveta Alexandrovna Demidova, nee Stroganova

     

    Grande princesse, celle-ci oublie les dettes de son mari, mais elle ne l’aide pas à régler les autres alors qu’elle en a les moyens. C’est une jeune fille ruinée, misérable qui termine son existence sans même pouvoir payer médecin et infirmière.

     

    La mort de sa fille

    Dans ses Souvenirs, Elisabeth Vigée Lebrun évoque une maladie...foudroyante.
    Je m’étais hâtée de courir chez elle, dès que j’avais appris qu’elle était souffrante ; mais la maladie marcha rapidement, et je ne saurais exprimer ce que je ressentis lorsque je perdis toute espérance de la sauver : lorsque j’allai la voir, pour le dernier jour, hélas ! et que mes yeux se fixèrent sur ce joli visage totalement décomposé, je me trouvai mal. Madame de Noisville, mon ancienne amie, qui m’avait accompagnée, parvient à m’arracher de ce lit de douleur ; elle me soutint, car mes jambes ne me portaient plus, et me ramena chez moi. Le lendemain, je n’avais plus d’enfant ! Madame de Verdun vint me l’annoncer en s’efforçant vainement d’apaiser mon désespoir ; car les torts de la pauvre petite étaient effacés. Je la revoyais, je la revois encore aux jours de son enfance... Hélas ! elle était si jeune ! Ne devrait-elle pas me survivre ? C’est en 1819 que je perdis ma fille ; et en 1820 je perdis mon frère.

    Élisabeth Vigée-Lebrun rentre définitivement en France en 1809 et s'installe l'été à Louveciennes, au Château des Sources (aujourd'hui résidence Dauphine).

    "Séduite par cette vue si étendue que l'oeil peut y suivre pendant longtemps le cours de la Seine, par ces magnifiques bois de Marly, par ces vergers si délicieux, si bien cultivés qu'on se croit dans la terre promise ; enfin, par tout ce qui fait de Louveciennes l'un des plus charmants environs de Paris". Elle y vécut 33 ans, entourée de nombreux amis, après avoir eu la douleur de perdre sa fille unique Julie en 1819. En son souvenir, elle offrit à l'Eglise de Louveciennes le portrait de Julie, représentée en Sainte Geneviève, tableau qui est maintenant exposé au Musée-Promenade de Marly-Louveciennes.

    Sa mort cause une perte terrible à sa mère, sûrement en tant que mère, mais sans nul doute par remords de ne pas avoir su s’occuper comme il se doit de sa fille.

    Elle a aimé sa fille, mais elle voulait qu’elle entre dans le moule qu’elle s’était fixée. Elle s’est faite une idée de la vie et elle n’a jamais voulu en démordre, préférant suivre un monde fini au lieu de comprendre celui à venir.

    [Vigée-Lebrun,+Isabella+Teotochi+Marini+-+1792,+Toledo+museum+of+Art.jpg]

    Princesse TERESA 1793

    Elle a tout sacrifié à cette idée, même son talent. Au lieu de suivre le génie qui est en elle, elle préfère se parfaire dans un idéal, certes flatteur, mais fermé. Elle a peint des portraits sans nul autre pareil, mais elle n’a pas compris que l’art, comme la vie, est un mouvement qu’il faut savoir suivre. Elle pensait travailler pour la postérité, elle vivait dans le passé.

     

    Elle a peint un présent idéalisé qu’elle voulait éternel, elle est passée à côté du tourbillon de la vie, elle a su en saisir un instant fugace et génial.

     

    SOURCES

    http://cieljyoti.wordpress.com/2011/08/07/louise-elisabeth-vigee-madame-vigee-lebrun-1755-1842/

    [Vigee_Le_Brun_Autoportrait+1789,+collection+particulière.jpg]

    Princesse CASSINI

     

    Madame Vigée Lebrun habita au 19 rue de Clery - PARIS 10è

     

     

     

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