•   

     

      

    Ferdinand Cheval (1836-1924)

    "Fils de paysan je veux vivre et mourir pour prouver que dans ma catégorie il y a aussi des hommes de génie et d'énergie. Vingt-neuf ans je suis resté facteur rural.

    Le travail fait ma gloire et l'honneur mon seul bonheur; à présent voici mon étrange histoire. Où le songe est devenu, quarante ans après, une réalité."

    Ferdinand Cheval, 15 mars 1905

     

      

      

    A Hauterives, dans la Drôme, se trouve une oeuvre très singulière : le palais idéal du facteur Cheval!

    Le_palais_du_facteur_Cheval 

    Ferdinand Cheval (1836-1924)

    "Fils de paysan je veux vivre et mourir pour prouver que dans ma catégorie il y a aussi des hommes de génie et d'énergie.

    Vingt-neuf ans je suis resté facteur rural.

    Le travail fait ma gloire et l'honneur mon seul bonheur; à présent voici mon étrange histoire.

    Où le songe est devenu, quarante ans après, une réalité."
    Ferdinand Cheval, 15 mars 1905
    Le Palais Idéal 1879

     

    - 1912 93 000 heures

    10 000 journées 33 ans d'épreuves

    "Plus opiniâtre que moi se mette à l'oeuvre"

    Travail d'un seul homme

    Le rêve d'un paysan

      

      

    Ferdinand Cheval facteur de la commune de Hauterives dans les années 1880, a passé 30 de sa vie à construire ce qu’il a appelé le palais idéal.

    Avec ses faibles revenus, il a acheté un petit terrain sur lequel il a commencé à construire une bâtisse inspirée de toutes les illustrations des pays lointains qu’il a pu voir.

     

    RETOUR

     

     

    Palais Idéal du facteur CHEVAL (Drome)

    photographie de Monsieur GERARD THERIN

     

    http://www.naturepixel.com/palais_ideal_facteur_cheval_43.htm

    CANON 10D + objectif EF 17/40mm F/D 4 L (focale 17mm)
    Temps de pose 1/200éme à F/D 10 (100 iso)

      

      

    On peut y voir sa mosquée, ses palais hindous, sa maison blanche…

    Il est allé chercher tous les matériaux à brouettes sur les collines de son village. Aujourd’hui on peut visiter ce site incroyable…

     

     

    Le Facteur Cheval en tournée.

      

    Tout facteur n'est pas Cheval. Et il y a trop de volonté, d'ingéniosité, de ferveur devant le savoir pour ne pas faire du Facteur Cheval un être d'exception et un exemple. Proche, en cela, du douanier Rousseau qui dévore les ouvrages scientifiques, les revues savantes, pour combler son manque de culture, ayant quitté l'école trop tôt et en souffrant.

      

      

    C'est souvent le propre des autodidactes que d'avoir plus de respect pour la culture que ceux qui y ayant accédé jeunes, et sans effort (comme une chose naturelle, de leur éducation) n'en mesurent pas toujours le prix.

      

    Concevant une maison (un Palais idéal) il l'a fait à la mesure de ses connaissances, accumulant les références comme pour se prouver l'étendue de son savoir, et soulignant avec une sorte de naïveté, toute la force humaine qu'elle justifie, valorise.

     

      

    Le voici, durant ses tournées (à pied, et avec sa brouette), récupérant, ça et là, dans les champs, les fossés, les pierres qui vont venir s'ajouter à celles de la veille et qui, peu à peu, se métamorphosent en multiples détails ornementaux d'un palais fou, sorti tout droit de son imagination.

    J'ai souvenir de Miro, me montrant dans son atelier, les bois mangés par l'eau, le soleil et le temps, ou les galets, en formes étranges jusque dans leur suaves sinuosités, et m'affirmant que c'était là son catalogue à partir duquel il réinventait un monde qui nous semble insolite et qui est pourtant à nos pieds, il suffisait de savoir le regarder.

     

     

    Le regard du Facteur Cheval creuse au delà des éléments qu'il assemble, les profondeurs de son imaginaire qui est aussi sa mémoire, et le reflet de ses connaissances livresques patiemment apprises.

     

     

    Le Facteur Cheval et le pouvoir du rêve.

     

     

    Habiter ses rêves, quoi de plus naturel pour celui qui saura leur donner forme. Le Facteur Cheval aura été jusqu'au bout d'une logique qui, souvent,  nous paraît trop contraignante pour s'y résoudre. N'est ce pas le propre du rêve que de s'effacer quand notre esprit reprend le chemin du réel.

    Ou alors nous mène-t-il à la folie quand on tente de le poursuivre en se contentant de le contenir dans notre corps, prisonnier d'une illusion, le réel le déniant, le quotidien le repoussant. Décevantes auront été les tentatives des poètes surréalistes qui veulent consigner par le biais des mots ces images furtives qui s'échappent et qu'ils s'obstinent à piéger en un filet dérisoire.

     

     

     

    Le génie du Facteur Cheval tient à une volonté défiant la raison, le lâche confort du quotidien, d'aller jusqu'au bout de sa propre logique ancrée dans le rêve et auquel la pierre donne une consistance, une résistance au temps, à son travail d'usure.

      

    facteur cheval

      

    Ne sont-ce pas dans les pierres que les grands bâtisseurs des civilisations passées ont confié le soin d'en perpétuer le pouvoir de fascination.

    Les civilisations dont les monuments témoignent ne sont plus, mais, par leur présence, ces "rêves de pierre" en portent encore la marque, sont comme des panneaux de signalisation qui balisent le champ élagué de leur vie active et quotidienne.

     

     

    Ce sont des monuments non plus voués à la pratique des humains, mais aux célébrations à des divinités, créées pour leur grandeur.

    Et parce que le rêve est un espace éloigné des aspects pragmatiques de notre vie, et qu'il plonge dans le plus profond de notre inconscient, il ne peut que générer des formes dont la subsistance nous fascine et nous porte à les classer dans l'espace du sacré.

      

     

      Palais Idéal du Facteur Cheval

     

     

    Le Palais Idéal du Facteur Cheval a ainsi souvent l'aspect d'un lieu de culte, il fait référence à des temples faramineux, traduits comme des citations, car ils sont empruntés à ce savoir encyclopédique dont le Facteur Cheval voulait faire usage, et, avec une certaine naïveté nous faire partager l'essence même qui est de nous hausser à la hauteur de ce que nous avons de meilleur en nous-même.

     

     

    Facteur Cheval des rêves de pierre.

     

    Pierres à pierres, transportées dans un simple brouette de jardinier, sa tournée de facteur terminée, il les accumule, les assemble, construit comme dessiné par un poètes pris de folie, une construction étrange, pleine de circonvolutions, de cavités, d'excroissances bizarres, et bientôt dominées par une forêt de tourelles, cheminées, miradors à rendre jaloux le château de Chambord, mais comme lui répondant à un rêve dément. Ici d'un  roi qui avait le pouvoir de le commanditer, là d'un presque manant mettant la main au coeur de son projet et y sacrifiant sa vie.

     

     le palais

      

     

    Tout comme le douanier Rousseau (mais il est un peu son frère en architecture), il met dans son oeuvre la foisonnement de rêves qui l'habitent et qui s'alimentent, faute de voyages, de la consultation à la veillée de ces formidables publications qui, à la fin du XIX° siècle, apportent, dans les foyers, toute l'émotion du voyage, les images fabuleuses d'un exotisme encore vierge de toute exploitation commerciale et de congés payés.

    Des lointains fabuleux mais aussi porteurs de culture.

      

     

    le palais 

     

    Il est significatif de voir que le facteur Cheval, tout comme le douanier Rousseau, autodidactes, sont soucieux de parfaire leur culture, d'élargir leur horizon quotidien par ces constructions maniaques, minutieuses, ces agencements de formes empruntés au Magasin Pittoresque et qui deviennent des oeuvres originales, à la mesure de leur personnalité, à la fois discrète, écrasée par les contraintes d'une réalité qu'ils refusent, qu'ils défient, qu'ils contournent, qu'ils provoquent.

      

    Offrant leur réalité, et nous invitant avec insistance à les partager. Ce sont, paradoxalement, à la fois des oeuvres profondément  personnelles, et ouvertes. Témoignant d'un souci tenace, presque maladif, de communiquer la puissance de leurs rêves.

     

    SOURCES / wikipedia -

      

     

    19 avril 1836 : Naissance à Charmes-sur-Herbasse (Drôme) de Joseph-Ferdinand Cheval.

     

    12 juillet 1867 : F. Cheval prête serment pour remplir les fonctions de facteur aux postes.

     

    1869 : Facteur rural à Hauterives pour la tournée de Tersanne, 32 km à pieds.

     

    Avril 1879 : l'épopée commence

     

    Mise en chantier du rêve

     

    1881 : Achèvement du bassin et de la cascade, la Source de la Vie.

     

    1882-1884 : Creusement du "Tombeau Egyptien".

     

    1884-1894 : Construction du monument Egyptien "Temple de la Nature", de la "Tour de Barbarie" - qui alimentait en eau la façade Est - des "Colonnes barbaresques", et des "Trois Géants".

     

    1895 : Achèvement du temple hindou. Mise en place des 3 géants.

     

    1896 : F. Cheval prend sa retraite des Postes. Il habite la villa "Alicius" face au Palais Idéal.

     

    1899 : Achèvement de la façade Est et début de la construction de la façade Ouest.

     

    1904 : Fin de la partie Ouest du monument. D'un poème intitulé "Ton Idéal, ton Palais" qui lui est dédié, F. Cheval nomme son oeuvre "Palais Idéal".

     

    1912 : Achèvement du Palais Idéal.

     

    1914-1922 : Construction du Tombeau du Silence et du Repos sans fin au cimetière de Hauterives.

     

    19 août 1924 : Décès de Ferdinand Cheval, à l'age de 88 ans.

     

    1969 : Le Palais Idéal est classé monument historique par André Malraux qui le considère comme le seul exemple en architecture de l'art naïf.

     

    1983-1993 : Restauration du Palais Idéal et des jardins.

     

    1994 

    Acquisition du monument par la commune de Hauterives. Le Palais Idéal reçoit chaque année des milliers de visiteurs, venus du monde entier.

    Biographie

    1836

    Joseph Ferdinand Cheval naît le 19 avril à 5h du matin, à Charmes sur l’Herbasse.
    Il rentre à l’école à l’âge de 6 ans et la quitte à 12 ans.

    1847

    Alors qu’il est à peine âgé de 11 ans, sa mère, Rose Françoise Silbert décède. Son père, Jean François Cheval décède quelques années plus tard, en 1854. Encore mineur, Joseph Ferdinand Cheval est confié à son oncle maternel, Joseph Burel.

    1856

    Joseph Ferdinand Cheval à 20 ans. Il est apprenti boulanger à Valence. En âge de faire son service militaire, il en est exempté, peut-être en raison de sa petite taille.

    1858

    Il épouse la jeune Rosalie Revol qui a tout juste 17 ans. C’est une période où il quitte Hauterives pour trouver du travail. Durant 6 ans, on perd quelque peu sa trace administrative et son épouse confirme ne pas savoir où il est. Il est déclaré agriculteur à Hauterives, ouvrier boulanger dans le Rhône... Il revient  à Hauterives en 1863.

    1864

    Rosalie donne naissance à leur premier fils, Victorin Joseph Fernand. Un an plus tard l’enfant décède. Leur second fils, Ferdinand Cyril, vient au monde deux ans plus tard.

    1867

    A 31 ans, Joseph Ferdinand Cheval prête serment pour remplir les fonctions de facteur aux Postes. Il est muté au bureau de Romans, puis à Bourg de Péage.

    1873

    Son épouse Rosalie décède. Alors âgé de 37 ans, Joseph Ferdinand Cheval confie son fils Cyril à ses parrain et marraine. 3 ans après cet événement, il est muté à Saint Rambert d’Albon.

    1878

    Il reçoit sa mutation définitive  de facteur rural au bureau de Hauterives pour la tournée de Tersanne. Chaque jour il parcourt  une 30e de kilomètres. Quelques mois plus tard, il rencontre Claire-Philomène-Richaud, qu’il épouse en second mariage. Elle est un peu plus âgée que lui.

    1879

    Le 19 avril, Joseph Ferdinand Cheval, alors âgé de 43 ans, bute sur « sa pierre d’achoppement » du côté de Tersanne, lors de sa tournée. C’est elle qui déclenchera la construction de son Palais idéal durant 33 ans sans relâche. C’est cette même année, le 11 octobre que naît sa fille, Alice-Marie-Philomène.

    1894

    Alice décède à l’âge de 15 ans. Un drame pour Joseph Ferdinand Cheval qui inscrira sur le tombeau de famille « Alice amèrement regrettée ».

    1896

    Joseph Ferdinand Cheval est mis à la retraite à l’âge de 60 ans. Aidé d’un maçon, il construit « la villa Alicius » où il s’installe avec son épouse.

    1905

    Premier article paru dans la presse nationale, dans la revue « La Vie Illustrée ».

    1907

    Ferdinand Cheval prend à son service une bonne, Julia Micoud chargée notamment de faire visiter le Palais idéal aux visiteurs.

    1912

    Achèvement du Palais idéal. Deux ans plus tard, Joseph Ferdinand Cheval reprendra sa fidèle brouette pour construire son tombeau au cimetière du village de Hauterives, « Le Tombeau du silence et du repos sans fin », achevé en 1922. Son fils Cyril décède cette même année. Son épouse décède quant à elle 2 ans plus tard en 1914

    1924

    Ferdinand Cheval décède le 19 août. Deux jours avant, il fait certifier « sincère et véritable » la version définitive de sa biographie (4e version datée de 1911). Le Palais idéal est mis en gérance par ses deux petites filles, (filles de Cyril, son fils) ,

    1969Le Palais Idéal est classé monument historique par André Malraux qui le considère comme le seul exemple en architecture de l'art naïf.

    1983
    1993
    Restauration du Palais Idéal et des jardins.

    1984 Alice, l’une des petites filles du J.F. Cheval, qui n’a pas de descendant, décide de léguer sa part du Palais à la commune de Hauterives. 10 ans plus tard, sa seconde petite fille, vendra sa part à la commune.

     

    Depuis 1994, le Palais idéal appartient à la Ville d’Hauterives.

     

     

      

     

    LIEN DIAPORAMA :

    http://www.alundi.com/l/le-palais-ideal-du-facteur-cheval-5863

     

    GLOIRE à TOUS les ARTISTES !

     

     

     

     

     
    Partager via Gmail Delicious Yahoo! Google Bookmarks Pin It

    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique