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    Fernando BOTERO, nait le 19 avril 1932 à Medellin en Colombie. Après deux expositions à Bogota, il remporte en 1952, le deuxième prix du IXème Salon des artistes colombiens. Grâce à quoi il part en Europe. Il désire voir les grands maîtres ...
    et apprendre une technique, la technique indispensable pour faire de la peinture. Il va d'abord à Barcelone, la ville de Picasso, puis à Madrid où il s'inscrit à l'Académie San Fernando. Il travaille avec acharnement la technique des tableaux du Titien, de Goya, du Tintoret, de Vélasquez dont il fait des copies après avoir été saisi d'émotion devant un tableau de Zurbaran.
      
      
      
    C'est à ce moment qu'il se démarque, la plupart des étudiants cherchent leur voie dans l'abstraction, le nouveau vocabulaire pictural, pour lui il y a quelque chose d'incomplet. L'art est une balance entre un grand art expressif et sa forme décorative. Il ressent l'abstraction comme avant tout un art décoratif. Il se rend à Paris, et une fois de plus est déçu par l'art de l'avant-garde, préférant étudier au Louvre les maîtres anciens. 
     
     
      
    En 1954, il se rend en Italie où il entre à l'Académie de San Marco de Florence. A l'époque où le tachisme connaît ses premiers succès, il commence à travailler à la manière des artistes de la Renaissance. Il apprend la technique de la fresque et suit des cours de peinture à l'huile le soir. L'influence de Piero della Francesca et surtout de Giotto va se révéler déterminante.
      
      
    Dès le départ il fait des œuvres volumétriques. La valeur tactile est pour lui la plasticité, c'est une forme de sensualité, d'exaltation, de frénésie, comme le désir de manger le tableau, il trouve qu'on a toujours envie de dévorer le tableau. Le déclic a eu lieu au Mexique en 1956, alors qu'il peint une mandoline. Sans savoir pourquoi il dessine un trou au centre de la caisse beaucoup plus petit et, soudain la mandoline prend des proportions d'une monumentalité extraordinaire.
      
      
      
    Botero vient d'innover son style. Au bout de dix ans, en 1966, son style est devenu cohérent. Rondeur et opulence est applicable à cette démarche volumétrique qu'il a poursuivie toute sa vie car le volume est une pensée qui l'habite depuis toujours. 
     
     
      
    En 1957, lorsqu'il arrive aux Etats-Unis, la seule peinture reconnue est l'expressionnisme abstrait. Evidemment, sa peinture passe pour inadmissible et anecdotique face au minimalisme. Comme il est à contre-courant, son œuvre s'inscrit dans le modernisme, ce qui va lui valoir une certaine notoriété à partir de la fin du XXème siècle.
      
      
      
    Chaque parcelle du tableau doit être colorée, comme faisaient le Quattrocento et le Titien. Des sept couleurs employées à New-york , il ne lui en reste que trois. Il est postmoderne, il ne respecte pas l'échelle des personnages, il ajuste les proportions en fonction du tableau et non de la réalité. Il refuse le réalisme au sens de copier la réalité et surtout l'hyperréalité. Un vrai peintre peut transformer une forme tragique comme la mort en un élément décoratif ; autrement, on fait un réalisme plat. 
     
     
      
    Ses formes éléphantines confèrent aux personnages une douceur et une présence qui accentuent les traits des caractères. Les scènes de pique-nique cachent un calme souverain comme si la lourdeur avait aussi une vertu de tendresse. Il a choisi le pastel pour montrer la dramaturgie de certaines scènes. Au travers du pastel, il atteint aussi une dimension de l'horreur et un forme de vérité.
      
      
    Le dessin reste pour Botero, non seulement l'esquisse qui permet de fixer une idée, mais la technique la plus rigoureuse sans laquelle la peinture serait dépourvue de toute armature. Un dessin n'a jamais fini de tout dire et de montrer qu'il est la base de la peinture.

     

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