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Alexandre ROSLIN, portraitiste du XVIIIè siècle
Studio of Alexandre Roslin - The Dauphin, Louis de France
Portraitiste du XVIIIe siècle, le peintre
avait fait carrière en France. Avant de tomber dans l'oubli.
Alexandre Roslin, dont l'œuvre de grand portraitiste est actuellement exposée au château de Versailles, est en France injustement méconnu.
Quel camouflet pour cet artiste qui avait mis tant d'énergie à se faire un nom dans son pays d'adoption !
Roslin Alexandre, peintre suédois (1718-1793) Il se forme à Stockholm auprès du peintre Schröder, puis quitte la suède en 1745.
Portraitiste attitré de l’aristocratie, courtisé par les grandes cours européennes, il est le témoin exceptionnel d’une société où les aristocrates côtoyaient les artistes et les beaux esprits.
Il travailla pour la cour de Bayreuth. Un voyage en Italie lui fait découvrir les peintres de la Renaissance et du XVIIe siècle. Il s’installe à Paris en 1752 et devint le protégé de François Boucher.
Il fut reçu à l’Académie royale de peinture et de sculpture en 1753.
Il se rendit dans les cours royales à Stockholm, St-Pétersbourg, Varsovie et Vienne. Partout, il fut célébré pour ses talents de portraitiste. Roslin s’est imposé par la manière virtuose dont il a transcrit l’aspect des tissus dans ses peintures.
Louis de France
Paris, ce Suédois en avait rêvé. Au XVIIIe siècle, ce peintre avait réussi à se tailler une solide réputation. Il était réclamé par les puissants, de France mais aussi de toute l'Europe, l'emplissant de fierté.
La rétrospective, qui a d'abord été présentée à Stockholm, n'est qu'un juste retour. Soixante-cinq des œuvres d'Alexandre Roslin sont accrochées jusqu'au 18 mai dans les appartements de Mesdames, les filles de Louis XV, là même où il avait fait leur portrait en 1765. Il était arrivé en France treize ans plutôt.
Né le 15 juillet 1718 à Malmö, Alexandre Roslin avait posé ses valises à Paris en mai 1752 après être passé par Bayreuth, Florence, Naples, Rome. Il avait vite intégré les cercles artistiques français et était devenu un protégé de François Boucher.
En fait, tout au long de sa vie, Roslin a cultivé l'art de se placer auprès des bonnes personnes. Un an après son arrivée, il avait atteint un de ses buts : intégrer l'Académie royale de peinture et de sculpture. Et il devint peu à peu un des portraitistes prisés par l'aristocratie, puis par les membres de la famille royale.
Il peignit ainsi le dauphin Louis-Joseph-Xavier, fils de Louis XV dans une posture martiale, ainsi ses sœurs, Madame Adélaïde et Madame Victoire dans ces robes à fanfreluches qu'elles adoraient.
Les portraits de ces dames, dans leur apparat le plus beau, sinon le plus élégant, furent fraîchement accueillis par Diderot.
Le philosophe ne vit là que « deux grosses créatures en chasuble, qu'on ne saurait regarder sans rire tant le mauvais goût est évident ».
Mesdames sont, il est vrai, tout à fait rubicondes.
Le soyeux des fourrures, le velouté de la peau
L'encyclopédiste goûtait peu l'art de Roslin et ne voyait dans le Suédois qu'un « bon brodeur ». Le peintre excellait dans la représentation des étoffes. Xavier Salmon, un des commissaires de l'exposition, invite à apprécier
Portrait de Jean-François Marmontel, 1767, Alexandre Roslin, (Paris, Musée du Louvre). Paris a exercé un grand pouvoir d’attraction sur les artistes européens y compris le peintre suédois Alexandre Roslin qui a été reçu à l’Académie en 1753, fut très admiré pour ses portraits d’intellectuels et d’artistes. Marmontel (1723-1799) était un historien et écrivain français, membre du mouvement encyclopédiste.
« l'effet de brillance des matières, le soyeux des fourrures, le velouté de la peau… Peu ont réussi à tromper autant la nature. »
Chez Roslin, les dentelles sont fines, les tissus tombent bien et l'on caresserait volontiers les velours. Ce talent participa à sa renommée.
Portrait de la grande-duchesse Natalia Alexeïevna de Russie, œuvre du peintre suédois Alexandre Roslin
Au Salon de 1763, le rendu du satin blanc de la robe spectaculaire de la comtesse d'Egmont Pignatelli suscita l'enthousiasme.
Andreï Kirillovitch Razoumovski, amant de la grande-duchesse Natalia Alekseïevna
Mais Xavier Salmon refuse de cantonner le héros de son exposition au rôle de grand couturier :
« C'est aussi un extraordinaire psychologue. »
Sous son pinceau, Daubenton a l'air d'un sage et l'architecte suédois et surintendant de la Cour Carl Fredrik Adelcrantz ne manque pas d'aplomb. Alexandre Roslin immortalisa aussi le regard doux de son épouse, Marie-Suzanne Giroust, la fameuse Dame au voile.
Ce tableau, conservé à Stockholm comme beaucoup des œuvres de Roslin, est à la Suède, dit-on, ce que La Joconde est à la France.
Enfin Roslin s'était peint lui-même.
Avec toute la morgue qui semblait être la sienne.
«Alexandre Roslin (1718-1793), un portraitiste pour l'Europe»,
Alexander Roslin (1718–1793)
Portrait of Hedwig Elizabeth Charlotte of Holstein-Gottorp (1759-1818) 1774
Alexander Roslin
Grevinnan Kataryna Zamoyska
1753 Skoklosters slott
Roslin Alexander
Princess Francavilla Sun« MARK ELIOT LOVETTLa Révolution française a sonné le glas pour les femmes artistes européennes au 18e siècle »
Tags : roslin, alexandre, peintre, portraitiste, france
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