• EMILE GALLE

       

    La maison Gallé voit le jour en 1844 par l’union de Charles Gallé (1818 - 1902), né à Paris, voyageur de commerce en porcelaine (et peintre sur porcelaine de formation) et de Fanny Reinemer (1825 – 1891), fille de Marguerite et Jean Martin Reinemer propriétaires d’un magasin de cristaux et porcelaine à Nancy. En 1877, Emile Gallé reprend la tête de l’entreprise paternelle, la "Maison Gallé-Reinemer", spécialisée dans le domaine de la décoration sur faïence et sur verre.

    Emile Gallé manifeste dès 1884 son intérêt pour l’ébénisterie et l’explique dans sa note au jury de l’Exposition Universelle de 1889 en ces termes : "depuis longtemps, je suis épris des bois de pays, du chêne au grain robuste et fier, du noyer odorant et fin, des cuivres étincelants sur les crédences lorraines, des rouets vosgiens au tournage délicat". En 1885, il décide de la création d’atelier d’ébénisterie – domaine dont il n’a aucune expérience – et, en 1889, il présente à l’Exposition Universelle, quatorze meubles de luxe, dont les formes sont inspirées des styles historiques alors à la mode, ainsi la Table du Rhin, mais dont les décors de bois marqueté et sculpté empruntent une voie qui renouvelle le répertoire décoratif. La nature ne se contente plus de venir égayer la pièce, mais vient s’y fondre pour peu à peu la modeler à son image.



    La Table du Rhin
     

     



    Le buffet Les Métiers d’Emile Gallé présente la production Gallé à l’époque où s’amorce la conversion des ateliers familiaux en manufacture d’art, un changement d’échelle qui conduit à la production de série. Par le biais de l’utilisation d’essences locales, Gallé va montrer un attachement profond à sa région, illustré par la commode Les parfums d’autrefois, mais il va aussi prouver l’excellence de sa maîtrise des techniques de la marqueterie et de l’incrustation. Les quelques six cent essences de bois exploitées lui donnent la possibilité d’évoquer la moindre variation de couleur qu’offre la nature, afin de s’approcher le plus fidèlement possible de sa représentation. Peu à peu, la nature contraint Gallé à laisser s’effacer les styles marqués et prend sa vraie place sous la forme d’une tige ondulante et d’une fleur épanouie, pour atteindre une ligne innovante, si simple et d’une grande modernité, comme en témoigne le mobilier aux ombelles, hommage aux leçons de l’art japonais.

      

      

    Émile Gallé, né à Nancy le 4 mai 1846 et décédé dans la même ville le 23 septembre 1904, est un industriel, maître verrier, ébéniste et céramiste français. Il est fondateur et premier président de l’École de Nancy en 1901.

    Enfant de l'Art et du commerce, il est l'une des figures les plus marquantes des arts appliqués à son époque et l'un des pionniers de l'Art nouveau. C'est également un précurseur en matière de génétique et d'évolution concernant le monde végétal, ses travaux méconnus du grand public sont d'une grande pertinence puisqu'ils précèdent ceux de Mendel et en annoncent pourtant les grandes lignes. À la porte de son atelier de Nancy on pouvait lire cette devise : « Ma racine est au fond des bois. ».

     

    Son père, Charles Gallé (1818-1902), est déjà d'une envergure peu commune. Artiste peintre, il maîtrise l'art délicat de l'émail mais, après son mariage avec Fanny Reinemer issue d'une famille de négociants en faïences et cristaux, il lance l'entreprise familiale dans une production propre et y rencontre le succès. C'est dans cette ambiance éclectique qu'Émile recevra une éducation à la fois attentive et audacieuse.

      

    Après des études secondaires à Nancy couronnées du baccalauréat, il va en 1865 apprendre l'allemand à Weimar et y poursuit des études de minéralogie. C'est ensuite l'apprentissage des métiers du verre et de la céramique à Meisenthal. Son approche n'est pas simplement théorique et Émile ne craint pas de s'initier au soufflage. Il adjoint à cela de bonnes connaissances en ébénisterie et surtout la passion familiale pour les sciences naturelles et plus particulièrement pour les plantes qui l'amène au dessin.

      

    Émile Gallé mène une vie simple, voire austère. Il effectue des études sur les plantes, les animaux, les insectes. Quelques fois, il seconde son père. Le soir, il lit des recueils de poésie. Cette influence sera notable surtout vers 1882, quand il aura assimilé les différentes expériences de sa jeunesse. De 1884 à 1889, il cristallise ses idées dans son livre Écrits pour l'Art.

      

    Gallé est moins connu pour son engagement social, notamment avec son ami, le botaniste Georges Le Monnier. Humaniste convaincu, il est un des fondateurs de l'Université populaire de Nancy et devient trésorier de la Ligue française pour les droits de l'homme. Il condamne publiquement le génocide arménien, défend les Juifs de Roumanie et, malgré les risques commerciaux, est le premier[réf. nécessaire] à défendre publiquement Alfred Dreyfus.

      

    Ses voyages

    De 1862 à 1866 : Il est en Allemagne, en particulier à Weimar.

    1866 : il est à Meisenthal, dans la vallée de la Sarre, où il travaille dans les verreries de Burgun, Schwerer & Cie. C'est ici qu'il développe ses connaissances sur la chimie du verre.

    1870 : Il est de nouveau à Saint-Clément où, avec Victor Prouvé, il compose un service de vaisselles rustiques avant de s'engager volontairement comme soldat dans la guerre.

    1871 : Il est à Londres où il travaille au musée de Kensington et au jardin botanique.

     

      

    Le séjour à Paris

     

    Il y étudie l'art des cristaux anciens, les émaux de masse des lampes arabes de Philippe-Joseph Brocard, les vases de verres aux riches matières, quasi-chinoises ou l'art japonais d'Eugène Rousseau, période du japonisme.

    Il retourne à Nancy, ayant de nouvelles voies d'exploration de la technique du verre et il s'emploie à imiter la nature avec des stries, des nœuds, des éclats, des reflets, des ombres, des marbrures.

    Il superpose les couches de matières et y interpose des feuilles d'or et d'argent. Il suscite des bullages et des rayures.

     

      

    Parcours professionnel

     
     

    1875 : Il épouse Henriette Grimm.

    1877 : Il reprend les activités développées par son père et s'installe à La Garenne. Travailleur acharné, il développe l'affaire.

    1878 : Il participe à l'exposition universelle. Sa renommée s'étend au monde entier : il obtient quatre médailles d'or.

    1883 : Il construit de vastes ateliers de faïencerie, de verrerie et d'ébénisterie. Il s'y réserve une pièce au centre ou il élabore ses projets. De nombreux artistes et artisans commencent à travailler pour lui. Il va ouvrir plusieurs comptoirs et va régulièrement exposer ses propres œuvres.

    1884 : Il expose à Paris La Pierre, le Bois, la Terre, le Verre obtient une médaille d'or.

    1885 : Il expose à Paris

    1889 :

    • Il reçoit le grand prix de l'exposition universelle. Il est fait officier de la Légion d'honneur.
    • Vers cette époque environ trois cents artistes et artisans travaillent pour lui. Il interdit à ses collaborateurs de reproduire une fleur sans en avoir le modèle sous les yeux.

    1893 : Il participe à l'exposition universelle de Chicago.

    1894 : Il ouvre sa cristallerie et participe à l'exposition d'art décoratif de Nancy.

    1897 : Il participe à l'exposition de Munich ou il reçoit une médaille d'or, puis il expose à Francfort, et à Londres.

    1900 : Couronnement de sa carrière : 2 grands prix, une médaille d'or. Sa collaboratrice Rose wild obtient une médaille de Bronze à l'exposition Universelle. Il est nommé commandeur de la Légion d'honneur et le 19 mai, il est admis à l'Académie de Stanislas de Nancy. Il y effectue un discours de réception sur le décor symboliste[2].

    1901 :

    1902 :

    1903 :

    1904 : Le 23 septembre à l'âge de 58 ans, il meurt d'une leucémie.

    Il repose au cimetière de Préville, à Nancy.

     

    Les œuvres de verrerie

     
     
     

    C'est fort improprement qu'on parle de l'œuvre verrier d'Émile Gallé sous le nom de pâte de verre .

    La pâte de verre désigne une technique consistant à garnir un moule de verres colorés pilés et à amener le tout à une température voisine de la température de fusion pour souder les grains. On démoule ensuite. La pâte de verre est une matière bulleuse, selon la granulométrie du verre utilisé, qui prend à la lumière un aspect cireux, mat, transluscide ou ponceux, comme le montrent les œuvres délicates de Charles Cros ou d'Argy Rousseau.

    Si Gallé connaissait cette technique, l'essentiel de sa production était soufflée, non pas en verre mais en Cristal, c'est-à-dire avec adjonction de sels de plomb. À la paraison initiale de cristal, Gallé ajoutait des couches nouvelles colorées d'oxydes métalliques, des inclusions, avant de souffler la pièce de cristal, de la retravailler d'inclusions nouvelles, d'appliques, de feuille d'or ou d'argent.

      

    Au refroidissement, les différences de dilatation de ces couches étaient la cause d'accidents très fréquents, l'ouverture des fours révélant une casse impressionnante, qui faisait la rareté des pièces réussies.

    Issues de la halle de cristallerie, les pièces étaient alors retravaillées par gravure, à la roue pour les plus précieuses, à l'acide fluorhydrique pour les plus courantes. On dégageait ainsi un décor en camée, le plus souvent floral, rencontre heureuse des hasards du soufflage et du savoir faire des graveurs-décorateurs.

    Gallé est également l'inventeur de plusieurs techniques, dont celle de la marqueterie de verre (brevet qu'il dépose en 1898)[3], par dépot de petites inclusions de verre dans la pâte en fusion.

      

      

      

    Après la mort de Gallé, en 1904, sa verrerie continua à produire jusqu'en 1936.

    Chaque pièce portait la signature de Gallé, avec des centaines de variantes qui donnent lieu à catalogue, mais elles ne sont pas toutes référencées. Sauf rares exceptions, les verreries sont toutes signées, soit en creux sous la pièce, soit sur le corps même de la pièce en camée ou en creux. Du vivant de Gallé, les signatures étaient particulièrement recherchées et supervisées par l'artiste lui-même. Par la suite, après 1904, les marques gallέ, sur le corps des pièces des Etablissements Gallé, deviendront relativement standardisées mais, là encore, de nombreuses variantes demeureront. Les signatures et marques permettent, en principe, de dater les pièces[.

      

      

    Sur la production de 1904 à 1906, puis très sporadiquement ensuite (mais pas après 1914), la signature est précédée d'une petite étoile, que des antiquaires peu scrupuleux n'hésitent pas à faire meuler pour faire penser que l'oeuvre a été produite du vivant de Gallé. Après 1906, pour avoir été considérée morbide par les appréciateurs de cet art, elle a été abolie. De 1904 à 1914, la production est très proche des pièces industrielles qui sortaient de l'usine Gallé avant sa mort. Il s'agit presque exclusivement de pièces en verre multicouche gravée à l'acide, parfois retouchées à la meule pour éliminer les défauts, les motifs sont presque toujours des reprises créées de son vivant.

      

      

    De 1918 à 1936, une production à grande échelle et standardisée se met en place. La plupart des pièces aujourd'hui sur le marché datent de cette époque, elle correspondent des pièces en verre doublé ou multicouche gravées à l'acide. La production est de bonne qualité technique, du moins pour les grandes pièces, dans la mesure où la maîtrise de l'attaque acide est parfaite, alors que les pièces produites antérieurement, du vivant de gallé ou de 1904 à 1914 présentaient parfois des défauts. De nouveaux motifs sont créés, s'éloignant parfois du style Art nouveau avec des décors stylisés, une nouvelle technique dite soufflée-moulée, tel est le cas du vase aux éléphants[5] produit pour l'exposition universelle de 1925 . Mais la banalisation de cette production à grande échelle et le manque de renouvellement artistique ont fini par lasser les clients ; la crise économique a mis fin à la production de l'usine Gallé en 1936.

     

    Écrits

    • Lettres pour l'art : correspondance, 1882-1904 (Émile Gallé, Roger Marx), édition établie par Françoise-Thérèse Charpentier et complétée par Georges Barbier-Ludwig et Bernard Ponton, Nuée bleue, Strasbourg, 2006, 346 p. (ISBN 2716506906)
    • Le décor symbolique, Imprimerie Berger-Levrault et Cie., 1900 (Académie de Stanislas, séance publique du 17 mai 1900, discours de réception)
    • Écrits pour l'Art : floriculture, art décoratif, notices d'exposition (avec une préface de Françoise Thérèse Charpentier, ainsi qu'une iconographie), Laffitte, Marseille, 1980, 379 p. (réimpression de la première édition, Librairie Renouard, H. Laurens, Paris, 1908)

     

     

    WIKIPEDIA

      

      

     

      

      

     

    « RENE LALIQUEANN MAGILL »
    Partager via Gmail Delicious Yahoo! Google Bookmarks

  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :